Liberté de la presse : Mutations face au Cnc
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Le Directeur de publication et le responsable de la rubrique «Communication» de ce quotidien ont été entendus hier, à Yaoundé.

Hier, Xavier Messè, Directeur de publication (Dp) et Monique Ngo Mayag, responsable de la rubrique «Communication» du journal à capitaux privés, Mutations, étaient présents au siège du Conseil national de la communication (Cnc). Ils y étaient pour répondre à la convocation à eux adressée le 20 avril 2015. Concernant les faits qui leurs sont reprochés, on peut citer la rédaction et la publication de certains articles. Respectivement, dans son édition n°3855 du 16 mars 2015, Mutations a publié en page 3, «Lutte contre le Boko Haram : le Cameroun accusé de torture», un article signé de Monique Ngo Mayag. Il s’agit aussi de la reprise de l’article publié sur le site web du lemonde dans son édition du 13 mars 2015 du journal «Le Monde» au sujet de l’état de santé du couple présidentiel, alors en séjour privé à l’étranger.

Entre 12h06 et 14h05, période d’échanges entre les parties prenantes, il en est sorti en fin de compte que très peu d’informations donnaient droit à crier au loup. «Pour les deux articles signés par Monique Ngo Mayag, il n’y a rien à dire parce qu’ils sont très équilibrés. Un commentaire aurait emmené le journal à donner le sentiment qu’il a pris une position. L’équilibre d’informations a été respecté et d’ailleurs au profit du ministre de la Communication (Mincom) à qui la parole a été abondamment donnée. L’article et son auteur sont irréprochables. Pour ce qui est du second article, c’est un relai froid d’un article du journal Le Monde, qui n’est pas accompagné d’un commentaire. On nous a juste demandé si le moment était opportun de parler de la santé du président de la République. Là, il y va du principe de l’opportunité de traiter ou d’écrire sur un sujet», affirme Xavier Messè, au sortir du Cnc.

Dans le traitement des informations, le problème d’opportunité est vieux comme le monde depuis que le journalisme existe. On pourrait aussi se demander si avec une information globale, une information planétaire ou une information dans un village, l’opportunité de relayer une information existe encore ? Xavier Messè ajoute, «On est obligé d’en parler parce que si on ne le fait pas, les autres le feront. Et là, on perd automatiquement le contrôle sur ce que diront les autres. Le problème réside au niveau de l’angle privilégié, parce qu’aujourd’hui, lorsque vous avez une information, plusieurs personnes la possèdent au même moment dans le monde entier. Si vous vous mettez dans la posture d’apporter un démenti, un droit de réponse, une mise au point, c’est une perte de temps parce que c’est la première information qui reste».

Pour ne point arriver à ce seuil d’éventuelles divergences, ce dernier renchérit à ce sujet en disant : «Il faudrait que les cellules de communication ou les directions d’informations des structures publiques ou privées fassent véritablement leur travail en anticipant parce que l’information première, une fois enracinée est très difficile ou voire impossible à déraciner». A titre de rappel, la comparution des interpelés, initialement prévue le vendredi 24 avril 2015 à 11h30 a été reportée pour le 27 avril 2015, autour de midi. Le secrétaire général du Cnc, Jean Tobie Hond, a fait savoir que les délibérations auront lieu le 30 avril prochain.

© Mutations : Thierry Etoundi

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