Débrouillardise : Gagner son pain au bord de la route
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Une grande partie de la jeunesse camerounaise vit de certaines activités informelles. Parfois risqué, mais très rentable, ces jeunes pour la majeur partie ne comptent pas quitter ce boulot souvent reluisant.

nous pouvons citer entre autres les laveurs, les vendeurs de poissons ou de porcs braisés, des calls-boxeurs, des vendeurs de bouteilles cassables ou non. Dans ces endroits qu’on appelle vulgairement « la casse », de nombreux vendeurs offrent des articles de toutes sortes. Vous pouvez y retrouver du matériel logistique ordinateur, téléviseur lecteur, radio, des clef Usb des cartes multimédia et des téléphones de l’électroménager des plaques à gaz, des bouteilles de gaz, des plats et marmites, du matériel de construction d’une maison : câble, ciment, carreaux, tuyau, prise, projecteur, brouette, peinture, les fers pour poteau, fils d’attache, tôles, pelles, brouettes, pioches, scies et autres outils qui tournent autour de la construction.

Ne manquent pas à l’appel, d’autres matériels tels quel les matelas, les chaises, les commodes, moteur, moulin, les groupes électrogènes, serre-joint, gentes, les roues, les enjoliveurs, les extincteurs, les chaises. Bref ici, à « la casse », vous aurez tout ce que vous voudrez même si ce n’est pas exposé. Tout ceci se trouve dans les magasins à des prix exorbitants, ici les coûts sont discutables et variés. Une petite précision toutefois : très souvent en achetant un article, vous pouvez ne pas avoir des factures.

Mais ces vendeurs du secteur informel ont su parier à toutes ces difficultés pour ne pas perdre des clients souvent méfiants quant à la provenance des instruments. Ils achètent dorénavant des facturiers et des carnets de reçus qu’ils remplissent après un achat si vous en demander. Ce secteur est vraiment très côtoyé par des gens qui veulent réaliser quelques économies lorsqu’ils sont fins et savent marchander car l’innocence peut permettre de renchérir. Dans la cité capitale, l’on pointe six endroits où trouver ces vendeurs. Il y a le lieu dit « Cradat » spécialisé dans la vente des matelas, des plaques à gaz, des bouteilles et des téléviseurs. Ici, les vendeurs se ravitaillent en début d’année ailleurs et achètent les articles de premier choix. On cite également Melen jouxtant le mur de la morgue du Chu, ensuite Ekounou après le 14èmeavec pour spécialité les fers pour poteau de maison.

Sans oublier Mokolo (tsinga elobi) où l’on retrouve plus les tôles neuves et vielles (appelées vulgairement le mposse). Il y a enfin Socuba Nlongkak et Elig-Edzoa, deux endroits réputés. Pour ne pas avoir des temps morts ici, la marchandise arrive à tout moment.

Les risques du métier

Ouvert de six heures à dix-huit heures tous les jours avec l’habitude, un numéro de téléphone vous suffit pour retrouver un article de votre choix. Pour se ravitailler, les casseurs doivent très souvent traiter ou sous-traiter avec des chefs chantiers, des aides-maçons (après un chantier l’on peut liquider tout le matériel restant), des techniciens, des personnes qui déménagent (lors d’une affectation, certains fonctionnaires vendent tout ce qu’ils possèdent quand ils vont dans une ville éloignée, pour que cela ne leur coute pas cher), des étudiants en manque d’argent, les revendeurs (acheter une marchandise ensuite le changer pour avoir la dernière marque tout en y ajoutant un peu d’argent), des enfants des hommes riches, et derrière tous ceux-là se trouvent en bonne place les voleurs qui sont les ravitailleurs de tous les jours.

Pour cette dernière catégorie, c’est le blanchiment de leur forfait. Ils ont des acquéreurs avec qui ils traitent. La vie d’un casseurs se résume donc à acheter de la marchandise à des prix bas et à les revendre en y ajoutant des intérêts. Pour être le grand qui sera appelé en cas de ravitaillement, il faut être honnête et capitalise : avoir assez d’argent à tout moment, toujours répondre aux téléphone à tout heure. Ce qui inclut ne pas avoir une vie de couple. Le marché noir n’est pas toujours des plus faciles, car certaines complications apparaissent, un casseur peut être accusé de recèle, ce qui chaque fois qu’il sort souvent à des heures indues, sa famille est inquiète à tout moment, il faudrait toujours avoir un argent de côté pour payer les cautions si besoin se fait ressentir.

En dehors de ces désagréments, la vie peut sembler belle quand les affaires marchent l’on s’achète de beaux vêtements, de belles chaussures. Ces bons moments sont souvent troublés par les problèmes des voisins et des difficultés à vendre le matériel.

© Le Courrier : Danielle Soppo

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