Mohamadou Bayero Fadil : « L’ANOR est à la disposition de toutes les entreprises »
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Il n’avait pas pris la parole depuis la guerre ouverte entre opérateurs des raffineurs des oléagineux. Le Président du Conseil d’Administration de l’Anor se prononce sur la question. En toute franchise.

Avec  l’affaire Jadida, Quel jugement portez-vous sur cette guerre commerciale en cours autour des huiles végétales ?
Bien évidemment, étant le Président du Conseil d’Administration de l’Agence des Normes et de la Qualité, j’ai suivi avec un intérêt particulier, toute la littérature et la polémique développées tout autour de ce que vous appelez « Affaire Jadida.» On aurait pu éviter ce procès en sorcellerie si et seulement si, les uns et les autres avaient fait preuve de responsabilité et d’objectivité dans leur positionnement promotionnel respectif. Je fais ici allusion à l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun dont les membres ont complètement perdu le sommeil depuis la commercialisation de cette huile végétale raffinée d’origine tunisienne dans notre pays.

A moins qu’on nous démontre le contraire, l’ANOR est la seule structure habilitée à délivrer les certificats de conformité au Cameroun. Et la délivrance de ce document est loin d’être une formalité administrative que certains passionnés ont tôt fait de discréditer dans les médias. C’est une procédure scientifique dont l’aboutissement se nourrit préalablement de certaines exigences. Je veux parler de l’Avis de Vérification documentaire, les prélèvements et les analyses dans les laboratoires agréées par l’Agence des Normes et de la Qualité. Donc, au lieu de s’agiter dans les outils de communication à travers une agressivité de nature à semer le doute dans l’esprit des consommateurs, les opérateurs économiques qui s’activent dans cette guerre commerciale, devraient se plier aux mêmes exigences de rigueur en faisant prévaloir le label qualité qui apparaît de plus en plus aujourd’hui comme une denrée incontournable dans la pérennisation de leurs activités.  

Ce qui n’est pas le cas selon vous ?
Tout à fait. Le drame c’est que les auteurs de cette confrontation verbale fonctionnent dans l’illégalité et mettent en péril la santé des consommateurs. Savez-vous que sur les huit membres que comptent l’Association des raffineurs des oléagineux du Cameroun, deux seulement sont passés à l’Anor pour évaluer la conformité de leurs produits. C’est pour vous dire que, non seulement plusieurs huiles n’ayant pas fait l’objet de cette évaluation circulent dans nos marchés ; mais également,  elles ne respectent pas la norme camerounaise en la matière. Ce sont les résultats d’une enquête initiée par le Directeur Général de l’Anor ; et il revient dès à présent aux autorités compétentes de prendre le taureau par les cornes afin que force revienne à la loi.

L’enjeu ici pour toute entreprise, porte dans un environnement hautement concurrentiel, sur la maîtrise de cette compétitivité tant recherchée pour consolider notre croissance économique et à la laquelle une certification à une norme ou à un référentiel confère toutes les chances de réussite. C’est ce à quoi nous nous évertuons à assumer au quotidien en dépit de certaines réticences.

Nous ne pratiquons pas une politique de discrimination. L’Anor est à la disposition de toutes les entreprises et nous les accompagnons sur le chemin qui mène tout droit vers la compétitivité. Il faut comprendre pour les opérateurs économiques qui mettent en œuvre les normes, il est plus facile pour eux d’obtenir la certification, de faire face à la concurrence et de vendre leurs produits partout dans le monde.
 
Pour conclure, vous confirmez que l’huile Jadida est propre à la consommation ?
Pas seulement l’huile Jadida, mais toutes les huiles qui ont évalué la conformité de leurs produits par rapport aux normes nationales. Pour le cas Jadida, des documents l’attestent : le certificat d’inspection et d’analyse délivré par l’Anor ; le verdict des laboratoires d’échantillonnage agro-alimentaire Bio Oil Company de Tunis, qui accordent à l’huile de soja querellée son certificat sanitaire pour les produits destinés à la consommation humaine.

Rentrent également, à titre d’illustration, dans le cadre de ces paramètres pris en compte pour le certificat de conformité octroyé à la société importatrice de cette huile, les spécificités détaillées des conditionnements, les numéros des lots échantillonnés, les dates de durabilité ou encore les références des normes en vigueur. La crédibilité de ces opérations découle d’une collaboration permanente avec l’expertise avérée unanimement reconnue à un certain nombre d’organismes partenaires spécialisés tant nationaux qu’internationaux.

Je tiens d’ailleurs à vous informer ici que, pour donner plus de transparence et de lisibilité aux opérations techniques dans la perspective de la mise en œuvre du Programme d’Evaluation de la Conformité Avant Embarquement des produits à destination du Cameroun, des dispositions vont bientôt être prises pour consolider le processus de délivrance des certificats de conformité. Il s’agit plus précisément des inspections dans les ports, en collaboration avec les services des douanes et la Société Générale de Surveillance, pour tous les produits importés, réputés sensibles, avant leur sortie des entrepôts de la Direction Générale des Douanes. Une liste de ces produits sera périodiquement élaborée par l’ANOR et les administrations concernées./

© Source : Press House

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