Effort de guerre : Dons à l’armée et tribulations
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L’encadrement de l’élan de solidarité national destiné à nos forces de défense et aux populations donne des insomnies au pouvoir.

La tentative d’encadrement de l’élan de solidarité manifesté par les Camerounais, les Etats étrangers et les organisations humanitaires nationales et internationales au profit des populations et des forces de défense vient de culminer avec la création, par arrêté du président de la République le 21 avril dernier, d’un comité interministériel ad hoc de gestion des dons présidé par le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Sa mission est de superviser la collecte et la centralisation des dons reçus ainsi que les opérations de distribution aux bénéficiaires, le comité pouvant, en cas de besoin, créer des comités régionaux.

Deux semaines plus tôt, le 7 avril dernier, au plus fort des interrogations sur la traçabilité des contributions financières des Camerounais, le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, « sur très hautes instructions du président de la République », a procédé à l’ouverture dans les livres du Trésor public d’un compte spécial intitulé « Contribution du peuple, lutte contre Boko Haram » sous le numéro 450 4137. L’idée affichée est de retracer les contributions financières des différentes couches de la population et surtout, espère-t-on, sécuriser de flux importants de fonds collectés jusque-là dans un désordre relatif. Tout est-il pour autant rentré dans l’ordre avec ces mesures prises ou dictées par le chef de l’Etat ?

Ces réserves du sociopolitiste Claude Abé dans les colonnes du Jour restent en effet d’actualité : « Le compte à lui seul n’est pas suffisant ! Il faut encore un gestionnaire, quelqu’un qui peut actionner le compte, celui qui peut rendre compte ». Et puis, la création du Comité ne montre pas clairement la prise en compte des contraintes logistiques imposées par l’afflux de dizaines de tonnes de denrées, parfois périssables, qu’il faut convoyer au front par des moyens pas toujours suffisants.

La tentative d’organisation du système de solidarité national autour de notre armée et des populations civiles qui se met en place, sans doute tardivement, sous l’impulsion du chef de l’Etat reste améliorable notamment dans un contexte de mimétisme où tout le monde s’est lancé dans le mode de contribution en espèces et en nature pour soutenir nos soldats et les populations des zones de combat. Et le spectre du « Coup de coeur en 1994 » en faveur des Lions Indomptables alors qualifiés pour la Coupe du Monde aux Etats-Unis plane toujours.

© Le Jour : Claude Tadjon

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