Boko Haram : “Ce que ces enfants ont vécu, on ne peut le souhaiter à personne, même à son pire ennemi.”
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TCHAD :: Boko Haram : “Ce que ces enfants ont vécu, on ne peut le souhaiter à personne, même à son pire ennemi.” :: CHAD

Relier le port camerounais de Douala et la capitale du Tchad N’Djamena par la route originale n’est plus possible car trop risqué. Les camions empruntent donc une route alternative, plus sûre mais beaucoup plus longue. Ce qui a pour effet d’augmenter le coût du transport, donc de renchérir le prix des marchandises.

Il y a ainsi aussi une urgence économique pour le Tchad à libérer cette zone. Et pour son président, Idriss Deby, l’impératif de ne pas s’enliser dans une longue guerre contre Boko Haram, car elle pourrait finir par étouffer le pays…

Pour fuir les exactions commises par Boko Haram, quelque 20 000 Nigérians ont franchi le lac Tchad au cours des trois derniers mois, en quête d’un refuge. Chacun a une histoire à raconter sur la manière dont les islamistes ont changé le cours de sa vie. Le camp de réfugiés de Dar es Salaam, au Tchad, est le nouveau foyer de 4 000 déplacés.

Nombre de familles viennent de Baga, théâtre de l’un des pires massacres perpétrés par Boko Haram. Beaucoup ont vu mourir leurs proches. Certains sont blessés. Mais les plaies qui mettront le plus de temps à cicatriser, ce sont les traumatismes psychologiques profonds qu’ils ont subis.

Des vidéos des exactions de Boko Haram ont été trouvées par des soldats tchadiens et nigériens dans les téléphones mobiles de combattants du groupe terroriste tués le 17 mars.
Des images d’exécutions de masse, à Bama, au Nigéria, et dans un village camerounais. Des centaines de civils tués de sang-froid. Et parmi les assassins se trouvent des adolescents…

Dans le camp de Dar es Salaam, on voit errer des enfants seuls, partout. Leurs parents sont morts ou ils les ont perdus dans la fuite précipitée des massacres, de l’autre côté du lac.
L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a mis en place un soutien psychologique pour eux, mais aussi pour les adultes. “Ce que ces enfants ont vécu, on ne peut le souhaiter à personne, même à son pire ennemi, confie le coordinateur du camp, Idriss Dezeh. Les Islamistes leur ont arraché une partie de leur adolescence…”

Le gouvernement tchadien, l’UNICEF, le HCR, la Croix-Rouge et des ONG s’efforcent d’offrir à près de 800 enfants qui ont donc vécu le pire la possibilité de retrouver une vie à peu près normale. Dans les écoles de fortune installées sous de grandes tentes, ils apprennent des chansons en français. Une langue étrangère pour eux.

Au crépuscule, les hommes se rassemblent pour prier. C’est, étrangement, au nom de ces mêmes prières que leurs bourreaux essaient d’imposer leur loi, par le sang. Car la très grande majorité des victimes de Boko Haram sont des musulmans.

Le président tchadien Idriss Déby dirige le pays depuis près de 25 ans. Durant ce quart de siècle, il s’est trouvé engagé, directement ou indirectement, dans la plupart des conflits de la région. Il explique à Euronews les raisons de l’implication du Tchad dans cette guerre contre le djihadisme. Une question de survie.

© Source : Euronews

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