Issa Hayatou traverse une zone de turbulence
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Critiqué pour l’attribution de la Can 2017 au Gabon, le président de la Confédération africaine de football (Caf) reste serein et n’entend, sous aucun prétexte, quitter le navire qu’il pilote depuis 27 ans.

La désignation, il y a une semaine, du Gabon, comme pays organisateur de la Coupe d’Afrique des nations 2017 est certainement la goutte d’eau de trop. Le petit état d’Afrique centrale se relève à peine après avoir organisé la Can en 2012, conjointement avec son voisin, la Guinée équatoriale (qui récidive également en 2015). Et pourtant, le bureau exécutif de la Confédération africaine de football vient à nouveau de décider que la phase finale de la prochaine Coupe des nations senior se jouera au Gabon.

Si Libreville, du chef de l’État Omar Bongo Ondimba aux responsables sportifs, en passant par des joueurs et les populations très euphoriques à l’annonce de cette nouvelle, salue à tout rompre cette décision, il s’avère, par ailleurs, que d’autres capitales africaines crient au scandale, à la manipulation et même à la corruption des responsables de la Caf. En clair, beaucoup de personnes voient d’un mauvais œil le choix du Gabon, alors que la Can 2019 a déjà été attribuée à son voisin Cameroun, pays d’origine du président Issa Hayatou.

En comparaison, le Nord du continent fait figure de parent pauvre. Déjà recalée pour les éditions 2019 et 2021, l’Algérie malgré des infrastructures sportives de qualité, un réseau de communication ultra moderne, des sites d’hébergement futuristes, des moyens de transport futuristes, bref un dossier en béton, voit celle de 2017 lui filer sous le nez, après que la Libye et le Maroc, pour des raisons diverses, aient jeté l’éponge.

Surprenant eu égard à la qualité supérieure du dossier algérien. Le choix des 14 membres du Comité exécutif de la Caf étonne à plus d’un titre. Présentée comme la grande favorite pour l'organisation de la Can 2017, l’Algérie s'est inclinée face au Gabon qui a n'a pas hésité à invoquer la menace djihadiste. Un argument sécuritaire qui a influencé les votes. Un ressortissant d’Afrique du Nord rencontré à Yaoundé mardi déclare à ce titre: «la Coupe d’Afrique élit domicile en Afrique centrale, la région de son président».

Tensions sportives.

Cette tension est née il y a quelques mois. En invoquant le risque lié à la propagation du virus Ebola, le Maroc renonce à l’organisation de la Can du 17 janvier au 8 février 2015. Le changement de date exigé par le Royaume chérifien oblige la Caf à choisir, au pied levé, la Guinée équatoriale. Frappé lourdement sur les plans sportif (une suspension pour les Can 2017 et 2019, après avoir manqué de facto celle de 2015) et financier d’une amende de 1 million de dollars (500 millions de Fcfa environ) et une autre de 4 milliards environ pour dommages et intérêts), le Royaume a contesté ces sanctions devant le Tribunal arbitral du Sport et obtenu gain de cause, infligeant par là même un terrible camouflet à la Caf, accusée d’avoir pris des décisions arbitraires.

Menacée également d’exclusion de la Can 2017 pour avoir mis en doute la probité de l’arbitrage de son quart de finale face au pays organisateur lors la récente Can en Guinée équatoriale, la Tunisie avait vu la Caf passer l’éponge après avoir présenté des excuses. Mais la guerre des communiqués entre la Fédération tunisienne et l’instance avaient laissé des traces. Quant au club algérien de la JS Kabylie, exclu des compétitions africaines pour deux ans suite à l’assassinat dans les vestiaires de l’attaquant Albert Ebossé, il avait également eu gain de cause devant le TAS.

Le décès tragique du buteur camerounais de la JS Kabylie tué par un de ses propres supporters dans l’enceinte du stade de Tizi Ouzou le 27 août 2014, aura apporté un argument inespéré au Gabon. Quitte à insister dans l'analyse sur l'insécurité autour des matchs de championnat . Cet agenda judiciaire chargé n’aura pas contribué à la popularité des pays maghrébins auprès de la Caf. Les rapports entre Issa Hayatou et le président de la Fédération algérienne de football Mohamed Raouraoua sont nettement refroidis ces dernières semaines.

La décision prise par Raouraoua de ne pas briguer de nouveau mandat au comité exécutif de la Fifa, début avril (la Caf a élu le Tunisien Tarek Bouchamaoui et le Congolais Constant Omari) aurait ainsi été mal perçue par Issa Hayatou. A ce jour, le divorce semble définitivement consommé avec ses anciens partenaires. Ces derniers estiment qu’après 27 ans de présidence, le Camerounais devrait renoncer à son strapontin. Ce que n’envisage même pas le concerné.

© La Météo : Jean Robert Fouda

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