SDK Games Africa, basé au Cameroun et en Afrique du Sud se lance à la conquête du monde des jeux pour Smartphones
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Sdk Games Africa, Basé Au Cameroun Et En Afrique Du Sud Se Lance À La Conquête Du Monde Des Jeux Pour Smartphones :: Africa

Pour mieux comprendre le monde sans cesse croissant des jeux pour Smartphones en Afrique, nous avons rencontré Christian Yves Fongang, co-fondateur de SDK Lab, basé au Cameroun et en Afrique du Sud. Son groupe compte lancer au mois de juillet prochain, SDK Games Africa, une firme qui se spécialisera dans le développement des jeux pour Smartphones afin de mettre en valeur la culture, l’histoire et l’éducation africaines.

Bonjour Christian. Après une campagne de promotion au Cameroun et en Afrique du Sud, vous êtes actuellement à San Francisco aux États-Unis, à l’invitation de la firme d’investissement Rothenberg Venture dans le cadre du programme River et vous en profité pour présenter votre projet SDK Games Africa. De quoi s’agit-il exactement ? 

Bonjour, je ne saurais commencer sans vous remercier de l’opportunité que vous nous offrez afin que nous puissions présenter SDK Games Africa. En effet, SDK Games Africa est un rêve qui petit à petit prend forme et se transforme maintenant en réalité. Il s’agit, il faut le dire, d’offrir aux africains des jeux sur des plateformes mobiles afin qu’ils prennent racine de leurs cultures, traditions ou réalités quotidiennes. Associant l’expérience acquise avec SDK Africa, SDK Games aura pour mission de mettre sur le marché, nous pouvons vous assurer, des jeux africains de grande qualité tirant profit des technologies immersives et innovantes. 

Que proposez-vous de nouveau par rapport aux autres firmes africaines voir même mondiales qui exercent déjà dans le domaine du jeu ? 

Ce que nous proposons de différents? Déjà sur le plan mondial, nous constatons une faible présence de jeux africains de qualité, quelque soit la plateforme. Vous voyez, aujourd’hui on observe, et cela est bien, un réveil de certains africains qui se sont lancés dans la création des jeux africains. Mais pour le moment nous constatons que c’est beaucoup plus sur des plateformes PC, ou Web (nécessitant aussi un ordinateur pour jouer). Or, nous savons qu’en Afrique il est difficile de trouver un ordinateur par ménage. Ce qui limiterait l’accès à ces jeux à la grande majorité de la population vivant sur notre continent. Eh bien, voilà qu’avec la venue de la connexion 3G, et bientôt 4G, et le nombre de Smartphones grandissant à un taux annuelle de 29%, et où on estime franchir la barre de 400 Millions de Smartphones d’ici 2018, nous nous sommes dit que tous les ingrédients sont maintenant réunis pour offrir les jeux aux Africains dans la console de jeux la plus répandue d’Afrique qu’est le Smartphone. Voilà ce que nous apportons, des jeux africains aux africains utilisant le mobile. 

Vous dites vouloir, grâce à SDK Games, innover dans le domaine de la promotion de la culture, de l’histoire et de l’éducation africaines. Comment ? 

Très bonne question. Rassurez-vous ! Vous savez, nous sommes tous des joueurs, nous aimons jouer d’une façon ou d’une autre. Que ce soit des jeux de cartes, sports, devinettes (comme nous le faisions quand nous étions tous petits et assis autour d’un feu le soir au village) ou encore des «puzzles Games ». Bon maintenant, imaginons-nous que nous voulions enseigner l’histoire à un enfant et qu’il a de la peine à mémoriser car n’arrivant pas à se faire une image spatiale de ce qu’on aimerait qu’il retienne. Alors si nous créons un jeu qui permet à cet enfant de se replonger directement dans le passer et non seulement de voir de ses yeux, mais aussi de lui donner la sensation d’agir comme un acteur de cette histoire, vous constateriez, nous n’en doutons point, qu’il sera pour lui beaucoup plus facile de mémoriser ce qui auparavant était difficile (bien que ce soit d’une façon virtuelle). Donc notre objectif sur la durée c’est de pouvoir utiliser les technologies tel que la réalité augmentée et virtuelle et redonner vie à l’histoire, l’éducation, la culture africaine et bien d’autres domaines. Si les mathématiques s’enseignent facilement par des associations, parfois d’images, alors nous associons naturellement notre histoire, notre culture et notre tradition à des jeux pour mieux les comprendre.

Qui sont vos concurrents directs et que font-ils exactement ?

Il y’a eu des articles sur le web avec un «Top Ten » des compagnies de jeux Africains les plus prometteuses ou nous ne faisions pas partie ; normal puisque nous n’existions pas encore dans le domaine avant la date de publication de ces articles. Nous avons parcouru avec beaucoup d’intérêt les différentes et après analyse, nous pensons que notre seul et unique véritable concurrent c’est le studio kuluya.com qui a des principes très similaires aux nôtres. Par contre ils sont beaucoup plus focalisés sur la plateforme web, et au niveau du mobile, nous constatons quelques légers retards. C’est ce retard que nous devons exploiter et le plus rapidement possible.

Présentez-nous le marché des jeux pour mobile aujourd’hui 

L’industrie du jeu vidéo est en pleine expansion. D’ailleurs c’est la catégorie qui reçoit le plus grand nombres de téléchargements dans les boutiques pour applications mobiles en ligne (Apple store, Google Play) allant, croyez-moi, parfois au-delà du segment de 80% de téléchargements en fonction des pays. Ceci se matérialise aussi en termes de revenus ; C’est pourquoi l’industrie des jeux est estimée valoir le montant de 23.9 milliard de dollar US d’ici 2016 où l’Afrique aura une portion de 260 million de dollars. Ce qui n’est pas rien. 

Vous parlez d’un projet très ambitieux et très réaliste donc le lancement est prévu pour le premier juillet prochain. Où en êtes-vous dans les préparatifs ? 

Les préparatifs vont bon train. Les premiers investisseurs se sont déjà signalés et ont souscris à des actions, même si nous attendons encore plus. Le processus de légalisation de SDK Games Africa est enclenché en Afrique du Sud, SDK Africa SARL étant le représentant au Cameroun. Une équipe est actuellement en formation sur les différentes technologies utilisées afin d’être prête le jour du lancement. Tout est mis en œuvre pour un démarrage réussi. Précisons aussi qu’afin d’apporter notre savoir au public Africain et pouvoir détecter de meilleurs talents, nous organiserons, en septembre 2015, en partenariat avec la maison mère SDK Africa, et la compagnie Française InnerspaceVR, le African Virtual Tour où nous formerons 60 jeunes Camerounais sélectionnés aux technologies de jeux sur mobile et réalité virtuelle. Directement à la fin de cette formation suivra une autre intitulée le VRHackathlon (www.vrhackathon.com/) organisée en partenariat avec le Web 3d Consortium (http://www.web3d.org/) qui se déroulera en 2 phases. La première à Yaoundé du 02 au 04 Octobre et la seconde à Cape-Town en Afrique du Sud du 09 au 11 octobre 2015. Chacun de ces derniers devra accueillir un minimum 200 participants sous l’encadrement d’experts venus des État Unis. Il est aussi à préciser que nous avons le soutien du studio Unity 3D, un des leaders des outils de création de jeux vidéo. 7) Avant SDK Games, vous avez créé avec votre partenaire Shaun Wilson, SDK Lab qui en moins de trois ans d’existence a été non seulement nominé mais a gagné des prix au Cameroun et en Afrique du Sud. A quoi est du ce succès ? Je dirais la qualité de notre travail, la recherche et développement pour concevoir de nouveaux produits. Mais à côté de cela, notre détermination de toujours regarder devant, même quand c’est dur, l’envie de se surpasser, la magnifique équipe que nous avons derrière nous, ces employées qui sont avec nous depuis le début et qui traite notre compagnie comme leur propre « bébé », et aussi et sans les moindres, le côté imaginatif fou de mon partenaire Shaun Wilson.

SDK Lab a déjà gagné deux prestigieux prix en Afrique du Sud et au Cameroun. Parlez-nous de ces prix.

Il s’agit du prix «Excellence in Management of Technologies » dans la catégorie des compagnies émergentes en Afrique du Sud et du prix de l’innovation technologique au Cameroun en Août 2014. Il faut ajouter qu’au cours de notre première année d’existence, nous avions déjà été finaliste des « TOP 100 technologies 100 » Awards qui est en lui-même est déjà une réalisation.

Pour l’Afrique du Sud, il s’agit donc du prix « Excellence in Management of Technologies » remis lors des cérémonies « Top Technologies 100 » en Novembre 2013. Le TT100 a été créé par la « South African Engineering Association » (SAVI), et qui prime les compagnies locales s’étant distinguées tout au long de l’année à travers l’innovation technologique adaptée aux besoins locaux des Sud-africains et leur culture. L’évènement des Awards regroupe uniquement les 100 compagnies technologiques innovantes, en l’Afrique du sud, qui compte, vous le voyez bien, des milliers de compagnies technologiques. Croyez-moi, faire déjà partie de ces 100 meilleurs dès notre première année d’existence fut un grand signe d’encouragement pour nous. Qui plus est, remporter le premier prix en 2013 dans la catégorie compagnie émergente montre que nous sommes dans la bonne voie.

Au Cameroun, le prix de l’innovation technologique était organisé au cours de l’année 2014 par l’Agence Nationale de Technologies de L’innovation (ANTIC). Pour ce concours, il fallait présenter des projets innovants, leurs applications et leurs fonctionnalités dans le contexte camerounais ainsi que le « business model » qui l’accompagne. Mon équipe et moi avions présenté deux solutions : la Réalité augmentée appliquée à l’éducation, et un système informatique de reconnaissance d’identification et reconnaissance faciale. Après une première présentation, les deux projets ont été sélectionnés pour la grande finale qui a vu le projet sur la reconnaissance faciale remporte le premier prix. A ma grande surprise, personnellement j’aurais préféré voir le projet sur l’éducation remporter car il avait été conçu sous l’esprit SDK Games qui veut dire de rendre l’éducation plus interactive et joyeuse.

Comment est née SDK Lab ? 

Au fait, mon partenaire Shaun Wilson et moi, nous nous sommes rencontrés pendant que nous travaillions pour une compagnie Sud Africaine qui fait dans le design web. J’étais technicien spécialiste et lui responsable commerciale. Nous avons très vite tissé de bonnes relations amicales. Après un certain temps, l’industrie du web traditionnel devenait saturée et très ennuyeux pour nous, car on répétait les mêmes taches jours après jours, ce qui ne nous plaisait pas. Nous étions à la recherche de nouveaux défis et voulions faire partie du monde de l’innovation, du futur. Vous comprenez donc que c’est comme cela que nous avons exploré d’abord le monde de la réalité augmentée sur mobile. Après un premier essai réussi avec « Big Brother Africa» pour qui nous mettons sur pied avec succès notre premier jeu de réalité augmentée, nous décidons de démissionner pour nous concentrer au monde de l’innovation, du jeu pour entreprise (gamification), réalité virtuelle et augmentée. La compagnie voit ainsi le jour en Mai 2012 et connu depuis lors des succès. 

Combien d’employés compte SDK Lab et où sont-ils basés ? Nous étions 3 à démarrer SDK Africa, et aujourd’hui nous sommes une vingtaine, en excluant les stagiaires. Nous avons des bureaux dans trois pays, à Johannesburg en Afrique du Sud, à Yaoundé au Cameroun et à Gaborone au Botswana. Nous travaillons pour la création d’un bureau aux États Unis. 

Revenons à SDK Games Africa. Vous êtes actuellement dans une campagne de promotion aux États-Unis après le Cameroun et l’Afrique du Sud. Quels sont les résultats de ce séjour aux États-Unis? 

Juste un petit rectificatif, nous ne sommes pas présentement en campagne de promotion de SDK Games aux États-Unis, nous sommes à San Francisco sous invitation de la firme d’investissement Rothenberg Venture dans le cadre du programme River, qui regroupe les compagnies les plus prometteuses dans le domaine de la réalité virtuelle. Il faut noter que, sur les 13 compagnies invitées, nous somme l’unique venue d’Afrique et je peux dire que notre projet principal attire des intérêts, mais je vous en parlerais davantage une autre fois. Disons que nous avons profité de cette opportunité pour parler du projet SDK Games à certaines personnes pouvant être intéressées et comme je l’ai dit plus haut, cela commence à porter ses fruits. Au fait, et c’est très encouragent, un des premiers investisseurs externes dans SDK Games est un Américain qui a fait son investissement à titre personnel. 

Qui peut investir dans SDK Games ?

Toute personne désireuse d’investir dans l’industrie des jeux vidéo, d’investir sur le continent Africain avec un projet prometteur qui porte sur l’Afrique, notre continent. Toute personne aussi désireuse de maximiser leurs gains après une période de 3 ans. D’après notre étude, très conservative, (étude disponible pour tout investisseur), le retour après les 3 premières années pourra être 5 fois supérieur au montant investit et voir 10 fois après les 5 premières années. Pour faciliter l’investissement, le coup de l’action est fixé à 25 000 FCFA, ou 50 dollar US. Un minimum de 8 actions est requis par actionnaire. C’est, il va sans dire, vraiment à la portée de tout le monde ou presque. 

Vous êtes une personne persévérante et déterminée. Parlez-nous de vos collègues. 

Mes collègues sont tous aussi déterminés que moi. Je ne pourrais présenter l’équipe entière, alors je vais me limiter à quelques cadres. Tout d’abord Leonard Talom, c’est le cerveau de SDK Games, le grand boss. Nous nous connaissons depuis que nous faisions les bancs de L’institut universitaire de Bandjoun, au Cameroun. On se taquinait comme tous jeunes étudiants. Il était une classe en avance sur moi et l’un des majeurs de sa promotion. Donc un grand frère qui nous inspirait. Qui plus est, en plus d’être ingénieur, il est aussi titulaire d’un MBA (Master of Business Administration) et a travaillé pour des grandes boites de communication Mobile en Afrique où il fut entre autre responsable au niveau des programmes d’accélération de contenu multimédia pour mobile. Donc son expérience dans le management et ses relations dans l’industrie du mobile Africain sont pour nous de très grands atouts. Puis, nous avons notre leader Numéro 2, Pierre Paul Nyobe. Si vous dites que je suis déterminé, c’est que vous ne connaissez pas qui est Pierre Paul. Je ne connais personne d’aussi déterminée ou travailleur que ce collègue. Pionnier dans le monde du 3D au Cameroun, il est aujourd’hui basé en Afrique du Sud à Johannesburg où il a réalisé de nombreuses merveilles dans le monde de l’art, du 2D et 3D. A côté de ses deux, nous avons notre fantastique Parrain, Paul Sachs, Directeur Exécutif de NHS Human Service à Philadelphia aux États Unis. Il nous comble de ses conseils et parfois intervient dans les discussions de scenario de jeux. Ayant travaillé longtemps avec des organismes Africaines, il comprend très bien certaines réalités locales et a une façon très simple et intense de l’adapter à certains contextes tels que le jeu. Je ne saurais ne pas présenter Atiyya Karodia. Si quelqu’un croit pied comme ferme à ce projet, je dirais c’est Atiyya. Je crois que c’est même d’elle que nous devons l’idée d’explorer cet univers. Elle est à la base spécialisée dans le «Digital Marketing » et fille «High Tech » et fashion. Pour se rapprocher du projet elle a passé plus d’un an de formation et recherche sur les stratégies de créations, communication et marketing derrières les jeux vidéo à succès. 

On peut dire pour terminer que vous y croyez, et que vous mettez sur place les outils nécessaires pour réussir et que le succès vous attend. Merci pour votre disponibilité et bonne chance. 

C’est nous qui vous disons merci.

© Correspondance : Propos recueillis depuis San Francisco par Martin Stephane Fongang

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