Nigeria : le dépouillement du scrutin a débuté
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NIGÉRIA :: Nigeria : le dépouillement du scrutin a débuté

Certains électeurs nigérians retournent ce dimanche dans les bureaux de vote, notamment à Lagos. En raison d'incidents techniques relevés dans des centres de vote, où la logistique biométrique utilisée pour ce scrutin n’a pas toujours fonctionné, la Commission électorale a décidé de prolonger le scrutin prévu pour ce samedi 28 mars.

Les électeurs nigérians doivent choisir leur président, leurs députés et sénateurs. La prolongation du vote suscite déjà des contestations.

Les autorités ont décidé de poursuivre le processus électoral jusqu’au bout. 300 bureaux de vote sont encore ouverts ce dimanche au Nigeria - dont ceux de Lagos - sur un chiffre total d'environ 150 000 a expliqué le porte-parole de la Ceni, la Commission électorale nationale indépendante samedi soir. Les bureaux de vote ont rouvert dimanche à 8h heure locale (7h GMT).

Le dépouillement a commencé

L'annonce des résultats, initialement prévue 48 heures après le scrutin, sera donc également reportée mais le dépouillement va déjà bon train. C'est le cas à Yaba, en périphérie de Lagos où se trouvait ce matin l'une de nos envoyées spéciales, Maureen Grisot. Les urnes arrivent dans cette école utilisée comme centre de rassemblement pour tous les bureaux de vote de la localité de Mainland Lagos. Sont présents des agents de la Commission électorale, des forces de l’ordre mais aussi des observateurs des différentes organisations.

A l’origine, ce rassemblement des urnes devait se faire dans les locaux du gouvernement mais pour plus de transparence, les partis politiques et les autorités se sont entendus pour réunir les bulletins dans un endroit neutre. Il s’agit des urnes de toutes les élections, législatives et présidentielles. Les boîes resteront ici et seules les feuilles de résultats seront dispatchées dans la journée entre le centre de traitement de l’Etat pour la présidentielle et celui du niveau sénatorial pour les législatives.

Ce processus de dépouillement prend du temps. Il y a plus de 8 500 bureaux de vote rien que dans cet Etat de Lagos, 90 sont encore ouverts aujourd’hui à cause des problèmes liés aux lecteurs de carte hier, et à la mi-journée, encore peu d’urnes sont arrivées dans cette école. Mais les journaux et les réseaux sociaux ont relayé déjà de nombreux résultats bureau par bureau dans tout le pays. Les chiffres de la présidentielle dans l’Etat de Lagos seront très attendus et seront lus localité par localité probablement tard dans la soirée, les résultats seront transmis à Abuja, la capitale fédérale.

Rares sont les bureaux de vote à ne pas avoir été touchés par des problèmes d’organisation, samedi : retards dans la distribution du matériel électoral dans certains bureaux, perturbations dans l'utilisation des lecteurs de cartes biométriques, etc.

Premières contestations

Les électeurs se sont montrés hier plutôt compréhensifs, bien conscients que dans un pays si étendu et avec autant d'habitants, l'utilisation d'un nouvel équipement dans un contexte aussi sensible serait délicate. Pour eux, ces cartes biométriques sont la garantie que les votes ne seront pas truqués donc de transparence. Un mot qui revient constamment dans la bouche des électeurs, qui se réjouissaient hier de pouvoir assister au dépouillement public des voix dans les bureaux de vote, restant jusqu'à la tombée de la nuit.

Mais la prolongation du vote a déjà soulevé des contestations notamment dans les Etats où le scrutin est serré comme l’Etat pétrolifère de Rivers dans le Sud, ancien bastion de Goodluck Jonathan. Plusieurs personnalités, dont le gouverneur, Rotimi Amaechi, ont basculé dans la coalition de l’opposition conduite par Muhammadu Buhari. Du coup, le vote sur place a été très tendu samedi avec des scènes de violences rapportées par des observateurs et des journalistes, rapporte Bineta Diagne, autre envoyée spéciale de RFI.

Samedi soir, le sénateur Magnus Abé, et le gouverneur, ont demandé l’annulation des votes dans cet Etat, dénonçant dans un communiqué, des fraudes massives et accusant des membres de la Commission électorale d’être des militants du PDP.

© Source : RFI

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