« Après les «Grandes ambitions » que le Chef de l’Etat nourrit pour le Cameroun,  on passe déjà à l’étape des « Grandes réalisations ». En effet, le consommateur peut désormais trouver sur le marché national du poulet entier, emballé selon les normes scientifiques et certifiés. La volaille est abattue, éviscérée et conditionnée à Bafang par la Société des produits avicoles du Cameroun (SPAC). »  Dixit Cameroon Tribune du lundi 17 octobre 2011, suite à l’inauguration de l’usine multinationale  d’abattage automatique et de conditionnement de poulets de Bafang le vendredi 15 octobre par le ministre de l’économie, de la planification et de l’aménagement du territoire (Minepat) d’alors, Louis Paul Motaze. Quel beau projet, malheureusement de l’affichage.

Qui aurait cru que naissait ainsi un éléphant blanc de la pure espèce ?

Présentant l’usine d’abattage, Christophe Eken, promoteur, Président du Conseil d’administration de la SPAC et actuel président de la chambre de commerce, d'industrie, des mines, et de l'artisanat du Cameroun  déclarait : «  La SPAC ne reçoit que du poulet élevé d’une certaine manière et dans des conditions hygiéniques garantissant sa bonne qualité. Ce poulet est ensuite traité suivant le principe ISO et le principe Halal, emballé sous vide, placé dans une chambre froide en attente d’être livré. »

L’usine a une capacité nominale de traitement de plus de 3000 poulets en 1heure. Coût de l’investissement : plus de 5milliards de FCFA

Prenant la parole avant la coupure du ruban symbolique et la visite des installations de l’usine,  Louis Paul Motaze a précisé que l’usine apportait une solution aux problèmes d’exode rural, raison pour laquelle il n’a pas hésité à appuyer les acteurs de la SPAC,qui aura un effet d’entrainement sur la création de nombreuses Pme et  Pmi dans l’élevage, la provenderie, les produits vétérinaires la commercialisation…

Quel beau rêve. Voilà encore un de ces projets réalisé et inauguré à grand coup de pompe sans aucune étude de faisabilité fiable. Inaugurée en 2011, la SPAC a ouvert ses portes dans la période de deux fêtes annuelles pour fermer portes depuis 2013 faute de matières premières c'est-à-dire de poulets à abattre. Une chaîne d’abattage de 3000 poulets par heure.  Où la SPAC comptait-elle trouver ces poulets  dans ce département du Haut- Nkam qui n’est pas réputée une zone d’élevage du poulet par excellence ? Quel gâchis une fois de plus de l’argent du contribuable! Quel devenir pour ces investissements que la SPAC tient jalousement hors de portée de vue depuis la fermeture.