Cameroun,SCANDALE DU POUVOIR DU RENOUVEAU A SANGMELIMA : l’usine de transformation industrielle de manioc programmée pour mourir
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Cameroun,Scandale Du Pouvoir Du Renouveau A Sangmelima : L’usine De Transformation Industrielle De Manioc Programmée Pour Mourir :: Cameroon

Un nouvel éléphant blanc est né dans la région du Sud Cameroun. Nom : SOTRAMAS (Société  de Transformation industrielle de Manioc de Sangmélima). Date et lieu de naissance : Janvier 2011 à Sangmélima. Nom du père : L’ex ministre du plan, actuel Secrétaire Général du premier ministère. Nom de la mère : Le maire de la commune urbaine de Sangmélima. Profession : Producteur d’amidon de manioc. Adresse : Quartier Ngoulmekong- Sangmélima, BP 796 Sgma

Toute une histoire…

La SOTRAMAS  est une société anonyme dont les actionnaires sont les démembrements de l’Etat : la mairie de Sangmélima avec 60% des parts et la chambre de commerce, de l’industrie, des mines et de l’artisanat (CCIMA) avec 40%. Elle a pour rôle de produire principalement l’amidon de manioc, et accessoirement de la semoule de manioc. Bientôt trois bonnes années que les machines ont été installées. Aucun test de fiabilité, aucun tubercule de transformé en semoule ou en amidon. Des installations qui vieillissent sans avoir jamais servi. Pour couronner le tout, deux directeurs généraux pour la gérer. Une guerre aveugle et sans merci  entre les élites locales, des paysans qui voient leur rêve se muer en cauchemar.

L’histoire date des émeutes de 2008. Parmi  les projets proposés au Chef de l’Etat pour résorber les problèmes de développement et de chômage des jeunes, figurait le projet de la SOTRAMAS tout comme celui des 5 000 hectares de riz et Maïs qui deviendra les fameux tracteurs SOLANIKA d’Ebolowa. Validé par ce dernier, s’entament les négociations avec la société indienne EXIM en 2009 qui aboutissent à la création de l’usine. Le  contrat Inde-Cameroun est signé en janvier 2011, l’usine devant être livrée en 10 mois, novembre de la même année clef à main. Ce qui n’aura lieu qu’en 2013.

Initié par le MINEPAT (Ministère du Plan et de l’Aménagement du Territoire), l’idée de remettre la tutelle au  MINADER (Ministère de l’agriculture et du développement Rural) a un temps été évoquée pour des problèmes de production de matière première. Mais plus tard elle a été abandonnée pour être rétrocédée au Premier Ministère, sans doute pour la simple raison qu’à la suite du remaniement ministériel de décembre 2011, l’initiateur a été  nommé à la fonction de Secrétaire Général du Premier Ministère. Le Gouvernement reprend donc les choses en main et ne tardera pas à désigner les actionnaires de la société, et plus tard un Directeur Général en la personne de Timoléon Zo’onyaba.

Les élites locales en guerre

La mairie de Sangmélima, estimant que le droit lui revient de désigner un DG parce qu’ayant la majorité des actions, tient un conseil d’administration au cours duquel il limoge Mr Zo’onyaba  le 30 décembre 2014, et nomme Ferdinand Ella Ella. Constatant le maintien du DG du gouvernement à son poste, le maire de Sangmélima, PCA de SOTRAMAS André Noël Essiane, convoque une session extraordinaire du Conseil d’administration le 23 janvier 2015. A l’issu de celui-ci, un communiqué signé du PCA, invitant le nouveau DG, Mr Ella Ella, à prendre immédiatement fonction et à prendre toutes les dispositions nécessaires pour le redémarrage des activités de la SOTRAMAS, en collaboration avec tous les départements ministériels partenaires, sera diffusé longuement sur les antennes d’une radio communautaire locale. Ainsi naît un combat entre le premier ministère et la mairie de Sangmélima, au détriment du démarrage des activités de l’usine, et des paysans à qui l’appel à une production abondante de manioc avait été lancé plus tôt.

2,5 milliards de Fcfa en l’air

Selon une étude de la Fao, la mise en place d’une amidonnerie moderne requiert généralement un capital de 8 à 10 millions de dollars, soit 4 à 5 milliards de Fcfa et de considérables fonds supplémentaires pour couvrir les coûts de gestion durant les premières années.

Ceci explique-t-il  que les 2,5 milliards de Fcfa qui ont été déboursés pour l’achat et l’installation des machines de la SOTRAMAS en provenance d’UTSAV-Exim en Inde soient  minorés et que ces machines soient de qualité inférieure ?  (Voir photos ci-dessous)

Vous avez dit « ELEPHANT BLANC » !  OUI ! En voilà bien un, de très blanc. Tenez !

Une capacité de 120 tonnes de manioc par jour.  C’est-à-dire 10 hectares de manioc par jour. D’où viendra ce manioc ?

Une unité agroindustrielle qu’on installe sans aucune étude de faisabilité.  Où a-t-on déjà vu cela ?

Depuis trois ans que les machines sont installées, sans aucune maintenance, à combien s’élèvera le coût de la remise en marche ?

Et si l’étude de faisabilité qui s’avère indispensable démontrait l’inopportunité de cette usine, sera –t-on prêt à l’abandonner en l’état actuel ? Et qui supportera cette perte ?

L’éventualité d’une acquisition de 10 000 ha de terre pour la production des tubercules est envisagée. N’est-ce pas un autre pari à réaliser ?

Il est fort à parier que l’histoire de cet éléphant qui se veut plus blanc que neige est encore à écrire car le sauvetage de la SOTRAMAS qu’on envisage nous réserve encore des surprises. Wait and see.

Images de la SOTRAMAS prises à Sangmélima par le CRAC le 11/3/2015

Pour plus d'informations, visitez ce lien http://croireaucameroun.net/

 

© Source : croireaucameroun.net

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