Grandes écoles : Sélection tachée de suspicion
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Les résultats des concours provoquent des contestations parfois violentes. En 2006, on a déploré la mort d’au moins deux étudiants à Buea.

La sélection des candidats à l’entrée de certaines grandes écoles sous la tutelle du ministère de l’Enseignement supérieur connait ces dernières années une répétition de micmacs qui entretiennent la suspicion sur la transparence de ces concours. Le 14 mai 2013, une véritable secousse traverse l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), notamment le cycle Master professionnel en Relations internationales, filière diplomatie.

Ce jour-là, le ministre de l’Enseignement supérieur rend public un communiqué qui annule un communiqué précédent, signé par lui-même, cinq mois auparavant, le 9 janvier 2013. Le communiqué annulé était un additif aux résultats du concours d’entrée au cycle de Master professionnel en relations internationales, filière diplomatie, proclamés le 12 décembre 2012.

L’acte du Minesup est lourd de conséquences pour neuf étudiants qui, pendant cinq mois, s’étaient habitués aux allées, jardins et salles de cours de l’Iric, où ils s’imprégnaient déjà des notions de la diplomatie. Ils seront tout simplement exclus. Pourquoi avoir ainsi attendu cinq mois pour annuler une admission formellement décidée par le ministre de l’Enseignement supérieur ? Selon toute vraisemblance, cette décision qui n’a pas été publiquement motivée a été prise à un niveau hiérarchique supérieur au Minesup qui s’est contenté, malgré lui, d’annuler les termes de son propre communiqué.

Déjà en 2006, la publication des admissibilités du concours d'entrée à la nouvelle Faculté de médecine de l’université de Buea avait provoqué une flambée de violence sur le campus de Molyko. Bilan, au moins deux étudiants (certaines sources avançaient le chiffre de quatre) tués par les forces de l’ordre et de nombreux blessés. La faute à des dysfonctionnements jugés graves dans la préparation et la publication des résultats du concours.

On n’enregistrera certes pas de pertes en vie humaine dans la contestation des résultats du concours d’entrée à la Faculté de médecine et sciences biomédicales de l’université de Yaoundé I en 2007. Toutefois, l’admission définitive d’un candidat, fils d’une haute personnalité de la République, qui n’avait pas été déclaré admissible ne passera pas inaperçue, dénoncée avec insistance dans la presse.

L’assainissement du recrutement dans les grandes écoles semble préoccuper la Commission nationale anti corruption (Conac) qui a lancé un projet dénommé « Concours sans corruption » consistant à fournir à ces écoles une assistance technique dans la régularité des opérations d’admission, la sécurisation en matière d’administration et de gestion des épreuves, la sécurisation des corrections et des résultats, la formation à la probité et à l’intégrité et la formation en techniques de lutte contre la corruption etc.

© Le Jour : Claude Tadjon

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