Contestation : Les tombeurs de la normalisation
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En dehors d’Abdouraman Hamadou, tous les autres ont été membres du Comité d’urgence de la Fécafoot.

Tout a commencé en 2009 après les élections à la Fécafoot. Iya Mohammed a  rempilé avec un autre mandat comme président de la Fécafoot. John Begehni Ndeh est le 1er vice-président, Antoine Depadoue Essomba eyenga et David Mayebi sont parmi les autres viceprésidents. Alioum Aladji, le Sénateur, est à lors Conseiller spécial du président Iya Mohammed. Tous sont membres du comité d’urgence de la Fécafoot, dont le rôle dans les statuts est bien défini. Entre deux séances du du Comité exécutif de la Fécafoot, c’est le comité d’urgence qui gère les affaires courantes.

Donc, pour toute question concernant la gestion de la fédération, c’est eux qui décident après consultation du président. Sauf qu’à partir de ce moment, Iya Mohammed s’entoure d’autres personnes avec qui il prend certaines décisions sans se référer à l’avis des membres du comité d’urgence. Iya Mohammed fait confiance à  Tombi A Roko Sidiki qu’il nomme secrétaire général de la Fécafoot, à Pierre Batamak, membre de la ligue régionale de football du Littoral et à Alim Konaté, le président de la ligue régionale de football du Nord.

Plusieurs membres du Comité d’urgence ayant voulu protester contre les nouvelles méthodes de gestion d’Iya Mohammed sont soit exclu ou mis en minorité de la Fécafoot.  John Begheni Ndeh n’a plus de pouvoir en tant que 1er vice-président et ne fait l’objet d’aucune consultation pour quelque décision que ce soit. Son bureau à la Fécafoot est vidé. David Mayebi, par ailleurs président de l’Association des footballeurs du Cameroun (Afc) devenue Syndicat national des footballeurs du Cameroun (Synafoc) est exclu de la Fécafoot. Son association n’est plus reconnue par la Fécafoot.

L’affaire est portée devant la Chambre de conciliation et d’arbitrage (Cca) du Comité national olympique où David Mayebi a gain de cause. L’affaire est portée devant le Tribunal arbitral du sport (Tas). Mais la Fécafoot, par le biais de son avocat se rétracte et retire son appel. Confortant David Mayebi dans son bon droit. Mais il est toujours tenu à l’écart des affaires de la Fécafoot. Abdouraman Hamadou, arrivé en 2000 à la Fécafoot au département de la Communication est passé directeur de cabinet du président Iya Mohammed. Lui aussi n’apprécie pas les nouvelles méthodes de gestion du président qui s’est entouré de nouvelles personnes au centre des décisions. Il décide de décide de démissionner de la Fécafoot le 23 juin 2011.

Au commencement, l’article 4

Arrive alors la période électorale de 2013. Iya Mohammed qui avait annoncé qu’il était à son dernier mandat à la Fécafoot, veut encore reconduire sa candidature. Malheureusement pour lui, il ses « amis » du comité d’urgence deviennent ses « opposants », estimant qu’il n’est plus apte à diriger l’instance faitière du football camerounais. Ils s’appuient sur l’article 4 du statut spécial des ligues décentralisées pour contester le processus électoral. C’est la Commission des recours de la Fécafoot elle-même qui annule les élections dans toutes les régions du pays. En fait, l’article 4 en question permettait le vote des personnes physiques et maintenait au sein de la Fécafoot ses dirigeants à vie. Le statut spécial sur les ligues décentralisées n’était pas connu de la Fifa et était contraire aux résolutions issues de la Tripartite de Zurich en 2008 qui interdisait le vote des personnes physiques.

Ce processus électoral est alors arrêté en juin 2013. La Fifa met alors en place un Comité de normalisation à la Fécafoot en lui assignant trois missions dont la relecture des textes, la gestion des affaires courantes et l’organisation des élections. Seulement, les nouveaux textes font problème. Ils violent la loi et l’assemblée générale qui les adopte est illégitime. Abdouraman Hamadou, président d’Etoile Filante de Garoua, et Antoine Depadoue Essomba Eyenga saisissent la Cca qui annule les résolutions de l’assemblée générale du 23 août ayant adopté les statuts.

Entretemps, le comité de normalisation poursuit le processus électoral. Par des directives, les statuts sont violés. Des clubs fictifs sont créés et des directives du président du Comité de normalisation autorisent selon les localités, qu’un club de ligue départemental ou régional ait trois représentants. La loi d’un club un vote est violée et on est revenu au vote des personnes physiques. A la suite des recours exercés par les « contestataires » avec en tête Abdouraman Hamadou, tout le processus est à nouveau annulé par la Cca. La Fécafoot fait appel au Tas. Le Tas la déboute et confirme la sentence de la Cca du 30 octobre 2014.

© Le Jour : Achille Chountsa

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