Lycée bilingue de New-Bell : L’escroquerie du proviseur mise à nu
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Madame Eboa voulait imposer le paiement des frais exorbitants d’APE. Provocant la colère des parents d’élèves. Joseph Béti Assomo, gouverneur de la région du Littoral, calme la situation.
 
Emmanuel Yimga a muri sa colère sur une feuille blanche contre madame le proviseur du lycée bilingue de New-Bell. La plainte qu’il a dirigée est actuellement sur la table du procureur de la République près le Tribunal de Première instance de Douala Bonanjo. Dans celle-ci, le parent révèle que le proviseur et sa compagnie ont mis ses enfants dehors le 6 janvier 2015. Et ont également retenu leurs bulletins de notes du premier trimestre. Ce chantage, selon le plaignant, avait pour seul but de « m’extorquer de l’argent, sous le fallacieux prétexte des frais d’APE, association d’ailleurs clandestine, ne possédant ni statuts, ni règlement intérieur», écrit-il.
 
Au cours de l’assemblée générale du 19 février dernier, madame Eboa a répondu à Emmanuel Yimga. En effet, devant les parents présents à la réunion, elle a affirmé que les textes administratifs de leur association existent réellement. Pour le père des trois enfants, se référant aux lois du Cameroun, « nul ne devrait obliger un citoyen à adhérer à une Organisation contre son gré, en plus si celle-ci est clandestine, pire, si elle va à l’encontre des instructions des pouvoirs publics.» Selon les calculs d’Emmanuel Yimga, l’administration du lycée bilingue de New-Bell croque 165.000.000 (cent soixante cinq millions) de francs CFA chaque année au titre des frais d’APE, avec un effectif de 5000 élèves.
 
Justificatif
 
Madame le proviseur du lycée bilingue de New-Bell, dans le deuxième arrondissement, accusée d’abus d’autorité et de fonction, trouble de jouissance et tentative d’escroquerie par Emmanuel Yimga, a tenté de s’expliquer jeudi de la semaine dernière à propos des frais liés à l’Association des parents d’élèves (APE). De fait, le lycée bilingue de New-Bell oblige les parents d’élève à verser les frais d’APE dans la caisse de l’établissement. Pour se justifier, dame Eboa née Ndengué Thamar, a réuni les parents d’élèves autour d’une même table. Plus d’une cinquantaine environ a pris part à l’Assemblée générale tenue au sein de l’établissement d’enseignement secondaire qu’elle dirige depuis quelques mois déjà.

Elle a expliqué que les frais d’APE exigés jouent un rôle important dans l’encadrement des apprenants. A l’en croire, ces fonds profitent aux enfants, à travers la réhabilitation des salles de classe en état de détérioration, entre autres. Ces fonds sont passés de 28 000 à 33 000 FCFA cette année, soit une augmentation de 5 000 F cfa.

Face à ce réajustement soudain, dans un « pays pauvre très endetté », certains parents d’élèves n’ont pas contenu leur colère. Au point de susciter l’arbitrage du numéro un de la région du Littoral. Joseph Béti Assomo A en effet dû se pencher sur le cas d’Emmanuel Yimga (le père de Nguesse Nana Aristide Joël, élève en classe de 4e A1, Mbayem Nana Arthur Dulyn, élève en classe de 5e M6 et de Ngwe Fotou Mariette, élève en classe de 4e E2), qui a engagé une grève de la faim devant le lycée bilingue de New-Bell, le lundi 02 février 2015, pour contester la nouvelle donne imposée par le proviseur. Ses trois gamins avaient par ailleurs été virés de leurs salles de classe respectives pour non payement des frais d’APE qui s’élèvent en tout à 99.000 F Cfa.
 
Cours de lundi à dimanche
 
Au lycée bilingue de Déido, un autre établissement public, apprend un parent d’élève impuissant face au phénomène, non seulement les frais d’APE sont fixés à 30 000 et 40 000 F CfA, les élèves sont aussi obligés de payer les cours, « non pas de répétition, mais de samedi et dimanche, à 15. 000 FCFA par tête et par professeur, chaque trimestre ».
 
Certains enseignants de cet établissement repousseraient volontairement les cours au samedi et dimanche pour se faire les poches. « Ils ont mis tous ceux qui ne paient pas leurs cours dehors et leur ont demandé d’aller se plaindre chez n’importe qui », renchérit notre source. « Et si nos enfants doivent aller à l’école de lundi à dimanche, quand feront-ils leurs devoirs et travaux ménagers ? Quand pourront-ils laver leurs tenues de classe ?», interrogent d’autres parents. Approché depuis le premier trimestre pour amples explications sur cette tragédie, le proviseur du lycée bilingue de Déido est resté silencieux.

© ndengue.mondoblog.org/ : Didier Ndengue

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