Lutte contre Boko Haram: Dans les coulisses des marches citoyennes
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Soutien aux forces de défense, aux populations de la région de l’extrême nord, au président de la république, des manifestations sont organisées dans les quatre coins du pays.

Après la marche républicaine du 11 janvier, suite à l’attaque qui a visé l’hebdomadaire français Charlie Hebdo le 7 janvier 2015, les camerounais ont repris à leur compte le concept de marche patriotique.  Des localités retirées aux grandes métropoles du pays le pavé est battu par des centaines de camerounais qui ont pour objectif de s’insurger contre les attaques de la secte islamique Boko haram dans la région de l’extrême nord.  

« La lutte contre Boko Haram n’est pas l’affaire d’une région, d’une religion, d’une classe sociale ou encore moins du gouvernement et des hommes en tenue. C’est l’affaire de tous car le terrorisme n’a pas d’ami, peut frapper n’importe qui et n’importe où. c’est en tout cas l’un des messages fort que le CERAD a voulu lancé en initiant la toute première cérémonie d’hommage, de soutien et d’encouragement des forces de sécurité et de défense contre Boko Haram » justifie le président exécutif du Cercle de réflexion et d’actions pour le développement (CERAD), Denis Atangana «Ce qui se passe au Nord est l'affaire de tous. Le soucis était d'attirer l'attention de tous et d'inciter une solidarité nationale vis-à-vis des famille victimes», ajoute-t-il.

La marche de soutien initiée par le Cerad s’était déroulée le 21 janvier 2015 et s’étirait du monument de la réunification à la statue du soldat inconnu. Un évènement aux lendemains de la marche républicaine qui traduisait alors un certain «suivisme» dont les organisateurs ne se défendent d’ailleurs pas : « je pense que avant d'innover il faut d'abord copier.il n'y a pas de honte à copier ce qui est bon chez les autres. Je précise que nous avons fait une cérémonie d'hommage, soutien et encouragement à nos forces de sécurités et de défense. Le dépôt de la gerbe de fleurs fait la particularité de notre évènement tout comme La marche républicaine et citoyenne de plus de 200m partant du Monument de la Réunification au Monument des Soldats morts marquait un symbole fort notamment notre attachement à l’Unité nationale et à l’intangibilité des frontières du Cameroun ».

Si «Charlie» a inspiré plus d’un dans les récentes manifestations de soutien qui ont eu lieu au Cameroun, certaines marches se désolidarisent de ce vent venu de l’occident. « Nous voulons trouver un moyen de sensibiliser les camerounais sur ce qui se passe dans la région de l’extrême nord. Jusqu’à présent une partie du pays regardait les atrocités commises par Boko haram avec distance » déclare Guibai Gatama co-organisateur de la Grande marche patriotique du 28 février prochain. «Il s’agit d’attirer l’attention des camerounais » conclu-t-il.

Transactions financières

Alors que les organisateurs des marches de soutien se disent portés par un sentiment de solidarité des soupçons  de circulation d’argent font surface depuis peu. «Nous avons eu vent de cela. Peut-être les organisateurs des autres marches reçoivent de l’argent. Nous ne recevons que des dons en nature. En plus rien dans notre mobilisation ne requiert véritablement de l’argent » précise Guibai Gatama. Une précision qui vaut également pour les participants à la marche « les gens sont habitués au Cameroun à des marches payantes. Nous n’avons pas d’argent à donner. Les gadgets même ne sont pas à vendre ».

Au contrario de la Grande marche patriotique organisée par le collectif Unis pour le Cameroun, la marche du Cerad a nécessité un véritable investissement financier. «notre initiative a couté plus de 750 000 Fcfa. Il y a eu des membres du CERAD qui ont fait une contribution de près de 300 000 Fcfa, le syndicat National des Travailleurs du Secteur de Développement des Ouvrages de Production de Transport et de Régulation de l’électricité, Forum républicain, le Réseau des jeunes volontaires francophones, et bien d'autres » confie les organisateurs de la marche du CERAD.» Au-delà de ces cotisations, cette marche a connu la participation du gouvernement camerounais. Le Ministère de la jeunesse a ainsi apporté un appui financier estimé à au moins 300 000 Fcfa.

Polémiques

S’il  existe une marche qui suscite des polémiques avant son déroulement c’est bien celle qui aura lieu ce 28 février. Primo le profil des organisateurs de cet évènement. De Guibai Gatama directeur de publication de l’Œil du sahel à Polycarpe Essomba promoteur de la radio Afrik 2 en passant par Thierry Ngongang de la chaine de télévision STV et Eric Benjamin Lamère de la Crtv, tous ces organisateurs sont des journalistes. «Le journaliste est un acteur social et comme tel il est interpelé chaque fois qu'un problème se pose. A votre avis qui doit le faire ? Le journaliste vit dans la société et doit s'impliquer dans tout ce qui l'entoure», s’insurge Alain Georges Lietbouo, journaliste  membre du comité d’organisation. Le second point à l’origine de la polémique qui entoure la marche du 28 février se veut la date en elle-même.

Une date justement qui réveille dans les mémoires les émeutes de février 2008. « On n’oppose pas une mémoire à une autre. Nous avions choisi cette date parce qu’elle était suffisamment éloignée et nous permettais de mieux nous organiser. D’ailleurs nous penchions au préalable pour le 21 février 2015 » se défend Guibai Gatama. Malgré ces débats qui entourent la marche qui aura lieu demain de la poste centrale au rond-point de la primature, la popularité de l’évènement ne fait plus aucun doute. 3370 mentions j’aime sur la page facebook de l’évènement.

© La Nouvelle Expression : Ben Christy Moudio

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