A son procès, Simone Gbagbo dénonce « l'ingérence » de la France en Côte d'Ivoire
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L'ex-première dame de Côte d'Ivoire, Simone Gbagbo, était entendue lundi 23 février par la cour d'assises d'Abidjan, répondant aux accusations d'atteinte à la sûreté de l'Etat qui pèsent sur elle, à la suite des violences qui avaient endeuillé le pays après les élections présidentielles.

Il s'agissait des premières déclarations publiques de Simone Gbagbo, 65 ans, depuis son arrestation en avril 2011. Elle était en outre la dernière accusée entendue dans ce procès-fleuve, où 82 co-accusés ont été auditionnés. Les combats avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois, entre la fin de 2010 et le printemps de l'année 2011.

« A l'heure où je vous parle, je ne sais pas exactement quels sont les actes matériels qu'on me reproche, a déclaré Simone Gbagbo à la barre. Laurent Gbagbo est le vainqueur de la présidentielle de 2010 », a-t-elle encore lancé, contestant une nouvelle fois la victoire de l'actuel chef de l'Etat, Alassane Ouattara.

« INGÉRENCE » DE NICOLAS SARKOZY ET DE L'ONU

Très incisive, Simone Gbagbo, surnommée la « Dame de fer » ivoirienne, a également tiré à boulets rouges sur la France. L'armée française s'en était prise au cours de la crise postélectorale aux forces loyales de Laurent Gbagbo, permettant qu'il soit renversé par des troupes favorables à Alassane Ouattara.

« De quoi le président Sarkozy se mêle-t-il ? » s'est interrogée l'ex-première dame, qui a dénoncé « l'ingérence des autorités françaises », dont l'armée a selon elle « bombardé la résidence présidentielle pendant une dizaine de jours alors qu'aucune résolution de l'ONU ne lui donnait ce pouvoir ».

« C'est à croire que l'objectif était l'élimination physique du président élu Laurent Gbagbo », a-t-elle soupiré. Les « troupes rebelles » de « M. Soro [Guillaume, l'actuel président de l'Assemblée nationale] et d'ADO [Alassane Dramane Ouattara], appuyées par l'ONU et les forces françaises, ont massacré des populations civiles, humilié des représentants de l'Etat », a encore affirmé Simone Gbagbo.

« DÉCISION POLITIQUE »

Simone Gbagbo a rejeté le résultat de la commission électorale organisatrice du scrutin, reconnu par la communauté internationale, qui avait donné Alassane Ouattara vainqueur de la présidentielle de décembre 2010. Le Conseil constitutionnel ivoirien avait à l'inverse consacré son mari. « Comment puis-je être poursuivie sur la base d'une décision politique ? Alors que j'ai respecté la décision du Conseil constitutionnel ? » s'est-elle interrogée, ajoutant avoir été « battue avec une violence inouïe » durant son arrestation.

Simone Gbagbo est également accusée de « crimes contre l'humanité » par la Cour pénale internationale (CPI), comme son époux, qui y sera jugé en juillet. Mais Abidjan refuse le transfèrement de l'épouse à la CPI, assurant que la justice ivoirienne est en mesure de la juger de façon impartiale.

La société civile, qui critique les nombreux ratés de ce procès, dénonce une « justice politique » et une « justice des vainqueurs », aucun cadre pro-Ouattara n'ayant été inquiété alors que les deux camps ont commis des exactions.

© Source : AFP

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