Tristes images que celles offertes au monde entier hier jeudi 05 février 2015 á Malabo par le très chauvin public équato-guinéen á la 85ème minute de la demi-finale qui opposait son équipe nationale, le Nzalang national, menée 0 buts contre 3 par les Black Stars du Ghana, mettant ainsi en mal tous les dithyrambes adressés á l´endroit de son président de la république, Obiang Nguema Mbazogo et de son pays pour avoir alors accepté d´organiser au pied levé, la 30 édition de la coupe d´Afrique des nations de football, suite au refus de dernière minute du Maroc, sous le fallacieux prétexte de se protéger contre la fièvre Ebola qui faisait encore ravage dans certains pays d´Afrique de l´Ouest.

Alors que l´on s´acheminait vers la fin du match comptant pour la 2ème demi-finale opposant la Guinée Equatoriale, le pays hôte au Ghana; alors que les carottes étaient déjà cuites parce que menée 0 but contre 3, les supporters équato-guinéens se sont mis á lancer des projectiles, des bouteilles d´eau en direction de la tribune réservée aux supporters ghanéens. Dans leur fuite, ils se refugient derrière le banc de touche de leur équipe; pire, certains pénètrent dans l´aire de jeu du stade, obligeant le 1er juge á fuir sa ligne de touche. Un cas de force majeur  qui va entrainer près de 30 minutes d´ interruption du match.

De longues minutes de négociations, de conciliabules entre les responsables de la CAF et ceux de la Guinée Equatoriale. Pendant ce temps, les deux équipes, les officiels du match se rassemblent au centre du terrain. On verra  1,puis 2 et même 3 hélicoptères planer á basse altitude au-dessus des gradins provocateurs, forçant ses occupants á libérer les lieux. Du jamais vu dans un stade de football. Le match reprendra néanmoins, mais ne durera qu´une poignée de minutes, sans que le score de 3 buts contre 0 en faveur du Ghana change.

Tous responsables

Et du coup des questions se posent. Comment la Guinée Equatoriale peut-elle elle-même gâcher "sa fête", une fête pratiquement bien réussie et qui n´attendait que la finale de dimanche 08 février pour livrer son verdict? Comment des supporters de la Guinée Equatoriale peuvent-ils faire cela á leur président de la république, Obiang Nguema Mbazogo, qui a accepté de sauver le football africain face au report qui menaçait l´actuelle édition de la CAN? Par ce manque de fair-play et ces jets de projectiles suivis en mondovision, c´est l´image de tout un pays qui se voit écornée. En avait vraiment besoin ? Que non.

Et la CAF alors dans tout cela, nous demanderons-t-on? La Confédération africaine de football a fait preuve de légèreté d´abord en confiant les clés de la rencontre á un arbitre gabonais, Eric Otogo-Castane, quand on sait que ses deux pays voisins d´Afrique centrale et membres de la communauté des Etats d´Afrique centrale ne manquent pas l´occasion de se lancer des piques, du moins au niveau des supporters lorsque l´occasion se présente.

Pour le match d´hier entre la Guinée Equatoriale et le Ghana, certains supporters rencontrés á la fin du match accusent l´arbitre gabonais Eric Otogo-Castane de complaisance tout au long de la partie. Ils estiment que ce dernier "leur mettait trop l´œil" sur certaines fautes. Sauf que ces mêmes supporters ont la mémoire courte. Les mêmes ont jubilé lorsque l´arbitre mauricien Rajindraparsad Seechurn de la partie ayant opposé leur équipe á celle de la Tunisie leur accorda un penalty imaginaire. Le pauvre arbitre non seulement a écopé d´une suspension de 6 mois par la CAF, mais celle-ci met fin á sa carrière internationale.

Au demeurant, il faudra mettre les évènements regrettables de la demi-finale d´hier á Malabo au rang des faits divers engendrés par des supporters égarés et chauvins qui n´ont pas leur place dans un stade en 2015 comme á jamais. Leur président de la république et leur pays méritent néanmoins que l´on leur tire le chapeau pour cette CAN 2015 vraiment réussie, malgré de maigres couacs.