Ils sont nombreux, ces anciens footballeurs camerounais qui ont fait les beaux jours des championnats de première et deuxième divisions du Cameroun et qui se sont installés en Europe, mais dont l´on a perdu les traces. Si arrivés en Europe certains ont poursuivi leur carrière de footballeur avec des fortunes diverses avant d´y mettre fin pour quelques raisons que ce soient, d´autres sont restés dans le milieu du football, soit en embrassant le métier d´entraineur, soit en participant aux simples tournois des vétérans organisés çà et là en Europe. D´autres enfin ont carrément tourné le dos au football pour se consacrer seulement á leur nouvelle vie professionnelle et á leurs familles.

Nous sommes allés á la rencontre de l´un de ces anciens footballeurs; peu connu du grand public sportif, mais qui a longuement participé au championnat de deuxième division de l´Ouest-Cameroun et offert ses services aux clubs comme Fovou de Baham, Vautour de Dschang et Stade de Bandjoun.

Lui c´est Modeste Tamo, un pur gaucher né en 1969 dans la grande métropole économique qu´est Douala où comme tous les enfants de sa génération tape au ballon dans les rues de cette ville , précisément au quartier Bepanda Omnisports.

Alors élève en classe 3eme année au CETIC de Bassa, aujourd’hui lycée de Bassa, il est vite repéré lors d'une finale des jeux Ossuc (office des sports scolaires et universitaires du Cameroun) au stade de la réunification de Douala par un membre d’Unité club de Douala, un club de deuxième division dans la poule du Littoral. Il signe alors sa  première licence et intègre la section junior de cette équipe du quartier New-bell. Il a pour coéquipier,un certain Richard TOWA, aujourd’hui entraineur de club au Cameroun, après avoir roulé sa bosse en Allemagne. Le jeune Modeste Tamo va passer 3 années d´apprentissage dans la section Junior et sera convoqué deux fois seulement en équipe Senior, sans vraiment être titulaire, car dit-il » la concurrence était de taille au milieu du terrain ».

"En 1991, lors d'un championnat de vacances du village Baham, je suis contacté par monsieur Kamdem Dieudonné, président de Fovu Baham, un monsieur á qui je dois tout dans ma carrière de footballeur au Cameroun, qui me propose de venir jouer pour son club alors en 2eme division de championnat de l'ouest. Sans hésiter, j´accepte de quitter Douala pour m´installer à Bafoussam. Je trouve une équipe de Fovu Baham très déterminée à retrouver l'élite du football camerounais puisqu´elle regorge en son sein de tous ceux que la province de l´Ouest compte de  meilleurs jeunes joueurs du moment, à l´instar de Tchoutang Bernard, Lewono joseph et bien d'autres...L'apprentissage ne fut pas chose facile, mais après 2années de dur labeur le club de la « roche sacrée » décroche finalement sa montée en 1ère division. C´était face à Olympique de M´volye en 1993 à Garoua, lors du tournoi Inter-poules ", se rappelle-t-il comme si c´était hier.
 Au lieu de poursuivre son aventure avec Fovu de Baham, le jeune gaucher Modeste Tamo choisit l´année suivante de déposer ses valises à  Stade de Bandjoun, un club de première division dirigée par le président Mabou qui mise sur un jeune entraineur  Mavi et surtout sur quelques meilleurs jeunes de l'Ecole de football des Brasseries du Cameroun à l´Ouest. Parmi ceux-ci, il ya les anciens lions indomptables Géremi Sorel Njitap, Ngom Kome, Mbiakop pour ne citer que ceux-là.
 En 1994, c´est au tour de Vautour club de Dschang, un autre club de 1ere Division de l´accueillir pendant deux saisons sportives. Il a pour coéquipiers Dje Biba, mais surtout le capitaine Tchoula claude, son ami et  voisin du quartier á Douala qu´il retrouvera plus tard en Allemagne.
 Suite á une blessure du genou contractée lors d´un match contre son ancien club, Fovu de Baham, le jeune Modeste Tamo passe une année sabbatique au quartier. Il tentera néanmoins un retour avec As Bamendjoun, club de D2 á l´Ouest, malheureusement il ne retrouvera plus son niveau d´antan. Ceci va le contraindre á mettre un terme á sa carrière de footballeur.
En 1997, Modeste Tamo va rejoindre sa famille á Douala où il prend langue avec Dieudonné Kamdem, son ancien président de Fovu qui va l´engager dans l'une de ses entreprises basées à Douala. Il y passe 5 bonnes et heureuses années avant de s´envoler pour l´Allemagne.

La reconversion en Allemagne
 En Allemagne, Modeste Tamo dépose ses valises dans la ville de Koblenz en novembre 2003; puis signe dans un modeste club de 4éme division allemande,5Koblenz. Il est rattrapé par son mal de genou qui le contraint à descendre d´un cran ; il  signe donc en 2004 au SV.REES Kreis-Liga A. Ce sera la fin de sa modeste, mais riche carrière de footballeur.

Cependant, Modeste Tamo va se mettre au service des différentes associations camerounaises de sa ville et participe aux différents tournois de football, soit comme joueur, soit comme entraineur. Ainsi, Modeste Tamo est l´un des rares anciens footballeurs ayant à deux reprises décroché le titre de champion du tournoi de football organisé par le challenge camerounais en Allemagne, qui est le plus grand évènement socioculturel et sportif qui rassemble prés de 6000 camerounais au monde. En 2005 comme joueur et en 2009 comme entraineur, Modeste Tamo va goûter aux délices de champion en football du challenge camerounais

Depuis 2010 il est membre du club Vétérans Sports Club NRW aux côtés d´autres anciens footballeurs camerounais sur lesquels nous reviendrons dans une prochaine édition. Capitaine du VSC NRW jusqu'en 2013, Modeste Tamo a effectué plusieurs déplacements et participé á plusieurs tournois de vétérans en Angleterre (Londres) en Autriche (Vienne),en Belgique (Bruxelles),en France (Paris), en Espagne (Barcelone) et en Allemagne.

Marié et père de 4 enfants, Modeste Tamo vit avec sa famille á Mülheim, une ville moyenne située en Rhénanie du Nord et exerce le métier de technicien de maintenance en Bio énergie, fruit de trois années de formation accompagnée de plusieurs stages et séminaires professionnels.