HIONDI NKAM IV : de la presse à caniveau à la presse sans niveau.
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La réussite suscite presque toujours la question du « comment ?». L’échec quant à lui se demande « pourquoi ?».

Il est normal qu’à cette débâcle de Lions indomptables hier face aux Eléphants de Côte d’ivoire, la question du « pourquoi ?» se pose à tous presqu’instinctivement. Ce qui est normal dans ce cas. Car bien qu’il s’agisse ici de sport, elle est une question nationale, républicaine, tant tous les camerounais d’une manière ou d’une autre paie le tribut pécuniaire au-delà de la satisfaction ou de l’insatisfaction qu’on peut ressentir.

Mais dans le cas d’espèce, cette question trouve presque toujours sa réponse dans la figure de quelques individus qu’il faut sacrifier en leur faisant porter le chapeau, sans jamais toucher au système lui-même, en tant qu’organisation collective, tenue par des normes et mis en place par des hommes.

L’article de Hiondi Nkam IV, est une réaction pulsionnelle, qui ne cadre pas avec le travail d’un journaliste qui doit aller au-delà des appréhensions communes, pour démonter les vérités premières, les préjugés, afin de trouver la vérité. Hiondi Nkam en cela n’est pas journaliste, mais homme vulgaire comme tous les autres.

Certes, penser que le point de vue de Sirius existe est une chimère, mais un journaliste bien qu’encrée idéologiquement, socialement, économiquement, doit un tant soit peu marquer ses distances, avec les autres hommes par un travail honnête et sérieux.

Comment ne pas s’indigner face à ces mots pleins de haine, de mépris, de médisance face à un homme qui depuis un certain moment, a été forcé par la même hargne habituelle et collective à fabriquer des boucs émissaires, à quitter la tanière ? « Ceux qui ont cru que le « Pichichi » avait sagement tiré un trait sur sa carrière internationale doivent aujourd’hui déchanter. Le quadruple ballon d’or continue à infester la tanière comme il l’a fait par le passé ».

Remarquons d’abord cette reconnaissance faite à l’endroit d’Eto’o « Le quadruple ballon d’or ». L’a-t-il volé, arraché, usurpé ce titre ? Non. Car il l’a mérité et tous l’ont reconnu. S’il l’a mérité, c’est qu’il a fait ce qu’il fallait pour le mériter. On ne peut pas gagner avec les autres, vouloir tirer son épingle du jeu, en pourrissant le reste de la troupe. Par conséquent, « infester la tanière » ne serait pas à sa place ici.

Mais il ne s’agissait pas de plonger dans l’apologie de quelqu’un dont les titres parlent à sa place. Revenons à nos moutons de « Nkam IV». Qui constate les bras tentaculaires d’Eto’o sous les auspices de quelques individus, dans la tanière, et qui sous des mots à peine voilés seraient la raison de cette débâcle de l’équipe nationale.
SEF aurait « logé deux de ses sbires » dans le même hôtel autrefois ou aujourd’hui. Mais en quoi leur présence dans ces hôtels pouvait-elle attaquer le moral de l’équipe s’il y en avait ? Vous auriez pu nous dire que dans cette équipe, certains joueurs seraient à sa solde, et que par conséquent ils ont passé leur temps à botter le ballon en touche. Mais des personnes sans liens directs avec l’équipe, ne peuvent pas autant que vous le supposez, « pourrir la tanière afin de (faire) arborer (à Eto’o) les habits de martyr et d’homme providentiel ».

A moins d’être dans cette chasse aux sorcières, et de procéder par mysticisme plutôt que par réalisme, et analyse scientifique rigoureuse, vous semblez être plus à la solde de cette gourmandise qui caractérise aujourd’hui le métier,  que tous ceux à qui vous reprochez qu’ils « roulaient carrosse et narguaient le coach et le staff administratif dans les couloirs ».

Car si leur seule présence dans un hôtel a ainsi pu entraîner cette catastrophe, la situation est plus pire qu’on ne le pense. Car cela signifierait que c’est une équipe plus que faible. Ce serait une bande d’affamés à qui il suffit de faire miroiter quelques signes de bien-être, pour que comme le Corbeau de la fable de Lafontaine, il lâche le morceau.
Le problème ne serait donc plus Eto’o mais le statut des hommes qui gèrent notre football, car ils manqueront de la qualité nécessaire pour le faire. Et c’est curieux que vous passez là-dessus en tant que journaliste, pour ne pas voir qu’un malaise profond mine cette équipe nationale, et qui n’a rien à voir avec quelques joueurs ou individus.
Pour avoir des hommes forts, il faut des institutions fortes. Telle est la prémisse par laquelle toute personne dotée de bon sens devrait commencer. Même s’il faut reconnaître que les prestations individuelles des uns et des autres, n’ont malheureusement pas comblé nos attentes.

Comme Dante, je finirais par dire que pour descendre, il faut monter. Sortir du Purgatoire pour le Paradis, après avoir été en Enfer, exige un effort. Et cet effort ne peut se faire par du verbiage grotesque, insultant, vilipendant, tel que vous le faites.

Eto’o n’est plus à l’équipe nationale. A moins de le comparer à Abubakar Shekau, ou ceux qui dit-on, tirent les ficelles de Boko Haram, il doit avoir des combattants sur le terrain, pas en dehors. Parce que tant que ses « sbires » sont à l’extérieur de la tanière, comme à Kolofata, on ne risque pas d’avoir des morts, si c’était au Nigéria qu’était resté Boko Haram.

© Correspondance de : DJEMO Arnaud

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