L'enfant émasculé s'adapte à sa nouvelle condition la vie d’après
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Le petit garçon de 4 ans, victime de sa mère, réapprend une existence plus ou moins normale.

Le 27 janvier dernier, Alexandre E. sortait de l’hôpital catholique Notre-Dame de l’Amour de Logpom. Après un deuxième  séjour dans la formation médicale, où il a été totalement pris en charge. L’enfant de 4 ans y a aussi subi sa deuxième opération chirurgicale, après celle réalisée à l’hôpital de Ndoungue en décembre dernier. Quand on les rencontre, Alexandre E. et sa grand-mère Hélène Tamen attendent une voiture en partance pour le village de Manengolè, à quelques kilomètres de Nkongsamba, chef-lieu du Moungo.

Manengolè, c’est là où la vie du petit dernier d’une famille très modeste a basculé dans une douleur brutale, sa génitrice lui ayant tranché le sexe à l’aide d’une lame le 29 novembre 2014. Furieuse que le père de ses quatre enfants ne tienne pas ses promesses de mariage. Elle est aujourd’hui à la prison de Nkongsamba, en attente de son procès.

Alexandre E, quant à lui est actuellement au cœur de nombreuses préoccupations. Comme l’explique Blanche Ongmessom, présidente de l’association La Colombe, saisie du cas le 2 décembre passé : « Puisque l’enfant a un handicap qu’on ne rencontre pas tous les jours, et vu l’environnement dans lequel il vit, c’est difficile pour nous de le suivre s’il est à Manengolè. Le médecin a expliqué que le processus de prise en charge de l’enfant va être très long, surtout qu’il est très petit. Il a besoin non seulement d’un bon suivi médical, mais aussi d’un bon suivi psychologique pour qu’il puisse accepter sa situation de handicap et affronter le regard des autres. On a donc besoin d’une famille d’accueil pour le sécuriser ici à Douala ».

Le regard des autres, il est déjà pesant, selon sa grand-mère. A l’église où les fidèles regardaient plus la sonde posée à l’enfant qu’ils ne suivaient le sermon et à l’école où ses camarades le suivaient pour voir comment il arrivait à uriner sans sexe.

© Cameroon Tribune : Rita DIBA

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