L’élimination des Lions indomptables a éteint l’enthousiasme des supporters.

Quelques minutes avant le début du match mercredi, les accros d’Internet annoncent la nouvelle. « Toujours pas de Clinton Njié ! ». Au « Repère » à Nsimeyong, le public s’exaspère. « Il faut faire confiance au coach. Il connaît mieux l’équipe », tente de tempérer un fan plus modéré. Les derniers retardataires en ville se pressent pour trouver un poste de télévision. Les chauffeurs de taxi en profitent pour faire des bonnes affaires. Les propositions des clients pour les courses sont plus avantageuses.

Comme sur le terrain, le début de match est crispé. Les supporters stressés. Les boissons commandées sont à peine consommées. Et le scénario du match ne donne pas vraiment soif. Les Ivoiriens pressent la défense camerounaise. Celle-ci finit par plier sur un tir puissant de Max Gradel. « Ces Ivoiriens, il fallait qu’on les élimine dès qu’on a eu l’occasion en phase éliminatoire. C’est toujours un adversaire direct. Voilà la fin de match d’Abidjan qui nous rattrape », crie Alain, déçu.

Edgard Salli semble lui donner tort un moment. But de l’attaquant camerounais. Non ! Le ballon passe au-dessus. « Règle ta mire mon gars ! C’est pas possible qu’on sorte comme cela». Hélas si. Les ongles rongés et doigts croisés n’y changent rien. Les invectives envers les joueurs non plus. Pas plus que l’entrée de Clinton Njie, accueillie par une clameur. Mais le Lyonnais ne sera pas le sauveur espéré. A quelques minutes de la fin du match, les tables se vident.

« Je n’y crois plus. Ça ne se fera pas ». Coup de sifflet final. Le Cameroun est éliminé de la compétition. Pas de dernière gorgée de bière pour la route. La buvette se vide en silence. La nuit s’annonce bien calme, même si dans leur fort intérieur, les fans grommèlent.