Je suis Camerounais, je mange chez «Lolo fish»
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Je suis Camerounais, je mange chez «Lolo fish» :: CAMEROON

Tout à l'heure, je parlais des femmes avec mon ami. Je lui disais mon frère! Les femmes là! C’est pas pour rien on les compare à panthères! C’est des dévoreuses dèh! Il riait non? Moi je ne ris pas quand on parle des femmes. Tiens! Quand je vivais à mini ferme (moi même j'ai vécu dans des endroits hein?) il y avait une jolie liane qui braisait le poisson vers la Total là. Massa! Belle n'est pas le mot, la go était magnifique, mirifique. Noire comme les fesses d'une marmite ayant servi au feu de bois. Un noir mat, lisse, soyeux. Les jambes arquées comme un arc (bah évidemment!) une délicieuse fente entre les incisives du haut et surtout une poitrine...

Vous savez hein? La poitrine c'est pas la grosseur. C’est un rapport visuel entre la taille, la cambrure des reins et la largeur du torse. Bref, je me comprends. La go là venait braiser le poisson chaque soir à 18h. Massa! à 19h c'était terminé! les gars bagarraient pour acheter le poisson cher, les gars se battaient pour être en rang, mariés, célibataires, impuissants, puceaux tout le quartier achetait le poisson chez elle, chez "Lolo Fish" oui c'est comme ça qu'on l'appelait car Les hommes faisaient la queue devant ses seins... enfin, devant son poisson. Chaque semaine elle avait son gars du moment.

Un gars qui ne faisait rien hein? Même pas un maigre bisou. Il était le régulier juste parce qu'il avait fait les meilleures recettes. Quand tu étais régulier :

  1. tu discutais pas le prix
  2. ton poisson au prix indiscutable t'attendait tous les soirs, même si ta femme avait cuisiné du porc
  3. tu avais droit au sourire fendu" de lolo fish
  4. tous les autres gars te haïssaient
  5. la probabilité de rester régulier longtemps était faible vu que ton porte monnaie ne suivait pas le rythme.

Il y avait aussi Michel le doungourou, le porteur de foyer, le gars qui nous apportait l'eau quand on avait mangé, le gars qui collectait l'argent. En lui laissant un bon pourboire, il pouvait truquer les élections et faire de toi le régulier même sur deux jours. Mais bon, ça ne marchait pas toujours. On a cherché là où Lolo Fish là habitait, on ne l'a jamais su. On s'est demandé qui mettait son dos au sol, on ne l'a jamais su. Les autres vendeuses ont dit que c'était une mamiwata. On a dit on va toujours manger. On a prétendu qu'elle trempait ses caleçons sales dans son piment. On a dit mouf! on va manger! bref, ça marchait non? Jusqu’au jour où un gars l'a croisée dans son quartier à Biyem Assi.

Il tremblait en nous livrant les fax:

  1. Lolo Fish s'appelle Nadège (prénom des "bordelles" d'après les gars de Miniferme)
  2. Elle a construit un duplex avec l'argent du poisson là!
  3. le doungourou qui lavait les assiettes là, c'est son mari.

Euye!!!Tous les réguliers se sont regardés un genre. Chacun est rentré sans dire au revoir: exploitation de l'homme par la femme. Esclavage moderne. En vérité, chaque fois que je passe devant une certaine maison à Biyem Assi, je ne peux m'empêcher de me dire yeuye! Il y a mon argent sur l'affaire-ci! Chaque fois que je vois une liane un genre un genre qui me sourit un genre, je serre mon portefeuille. Oui la malchance dépasse la mort, et si tu n'as pas peur du sourire de la panthère, alors tu n'as pas peur du sourire de la mort.

© kongossa.mondoblog.org : Florian Ngimbis

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