Incorrections : Ces Lions-là inquiètent
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Aucun compartiment de l’équipe des Lions n’est régulier et cela a pu être vérifié samedi dernier, lors du match nul contre la Guinée Conakry.

Au quartier Semu de Malabo, l’un des foyers où on retrouve plusieurs camerounais en Guinée équatoriale, les rues sont désertes, il est difficile de voir des gens vêtus aux couleurs du Cameroun, comme c’est très souvent le cas. N’allez pas croire que les supporters des Lions ont quitté la ville ou qu’ils sont à l’église ce dimanche 25 janvier 2015. Ils sont assommés après l’autre match nul de la veille entre le Cameroun et le Syli national de Guinée.

« J’ai beaucoup prié pour cette victoire, je suis allée plusieurs fois à la messe demander à Dieu de venir en aide aux Lions », nous dit, l’air abattue, Delphine Ondo Mengbwa, une Camerounaise.

Elias Simo, son voisin et compatriote nous apprends que « tout avait été préparé avant le match. Si notre équipe gagnait, nous allions organiser une grande fête ici à Semu ». La veille, Delphine Ondo Mengbwa a assisté au Nuevo estadio de Malabo au deuxième match nul des Camerounais depuis le début de la Can. Elle a donc vu les Lions bredouiller dans tous les compartiments du terrain, partant des buts en attaque, en passant par un milieu de terrain poreux mené par un capitaine de retour de blessure. Et ce n’est pas l’ouverture du score chanceuse de Benjamin Moukandjo à la 13ème minute qui a changé la donne. Les Lions semblent avoir été condamnés au nul d’entrée de jeu. Condamnés parce que presque nuls. Leur jeu insipide au milieu de terrain, leurs hésitations en défense et leur maladresse en attaque ont donné l’occasion aux Guinéens de revenir au score avant la mitemps.

Après leur but à la 42ème mn, les Guinéens auraient même pu définitivement punir le Cameroun, s’ils  n’avaient pas été fatigués dans les quarante dernières minutes. Et même que cette fatigue n’a pu permettre aux Lions de reprendre le match en main.

Des choix discutables

Joseph Antoine Bell, l’ancien gardien de buts des Lions Indomptables que nous avons encore rencontré samedi soir à Malabo nous a fait savoir qu’il n’était pas surpris par le jeu des Camerounais, parce qu’ils jouent à leur vrai niveau, au niveau de leur entraîneur. Sinon, comment comprendre les choix hasardeux de Volker Finke, l’entraîneur allemand qui est à la tête de cette équipe ? En 180 minutes de jeu difficiles, l’homme de 66 ans refuse toujours d’abattre toutes ses cartes. Sur les 23 joueurs qu’il conduit, Finke n’en a utilisé que 14. On a bien vu que ses remplaçants de choix sont Franck Kom et Franck Etoundi.

Or, ces deux joueurs, dont l’un est le frère du capitaine n’ont pas un effet très lumineux dans cette équipe qui semble sortir d’un monde caverneux. Samedi dernier, Jérôme Guihoata n’est rentré que parce qu’Ambroise Oyongo Bitolo a montré ses limites depuis le premier match. Des quatre attaquants que Finke a utilisés depuis le début de la compétition, Moukandjo est le seul qui a marqué. En deux matchs, Finke n’a pas jugé utile de faire jouer un autre attaquant, alors que sur son banc de touche, il a Clinton Njie et Léonard Kweuke, deux joueurs qui ont été décisifs dans la phase des éliminatoires de la Can en cours.

Malgré les difficultés au milieu de terrain, Georges Constant Mandjeck semble avoir gagné une place de titulaire sur le banc de touche de Finke. Franck Kom semble être la meilleure pièce de rechange, quand un maillon du milieu lâche, comme c’est très souvent le cas. Mais il n’y a pas que l’entraîneur qui fait problème dans cette équipe. Samedi soir après le match, on a vu des joueurs se coucher aussitôt après le coup de sifflet final. Certains se tordaient de douleur, tandis que d’autres avaient des crampes.

Etonnant pour des « jeunes » joueurs. Mieux, des joueurs comme Raoul Cédric Loé (25 ans) n’a même pas pu finir le match. Avant que Franck Kom ne le remplace, le joueur d’Osasuna présentait déjà des signes de fatigue et faisait des signes au banc de touche. C’est la preuve que la préparation physique n’est pas au mieux. Les joueurs sont diminués. La sortie d’Enoh après 10 minutes de jeu lors du premier match en est d’ailleurs la preuve. A ce sujet, Bell prévenait déjà après le premier nul des Lions : « Si Enoh sort à cause d’une douleur musculaire au bout de 10 minutes, ça veut dire que vous la connaissiez. Et si vous la connaissiez, au lieu de lui faire jouer 10 minutes et que la compétition
soit terminée pour lui, il valait mieux lui donner trois à quatre jours de repos ».

Malheureusement, Finke « sait tout, il n’a rien à apprendre de personne », comme nous disait hier, Roger Milla, l’ancien buteur des Lions.

© Le Jour : Propos recueillis par Ateba Biwolé, à Malabo

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