Cameroun,LIQUIDATION DES EX ONCPB, ONPC ET REGIFERCAM:Le soutien du Minfi à la Mafia
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Dans une correspondance au Minjustice, le Minfi renonce aux poursuites judiciaires initié par ses prédécesseurs contre Lazare Atou au sujet des allégations de pillage des actifs résiduels de ces anciennes sociétés d’Etat évalués à plus de 100 milliards FCFA.

Alamine Ousmane Mey peut-il déjà se satisfaire d’avoir soustrait définitivement Lazare Atou du champ des poursuites judiciaires pour atteinte à la fortune publique dans le cadre de la gestion des liquidations des ex-Oncpb, Onpc et Regifercam ?

Impossible de s’en convaincre au regard de l’indignation que suscite sa démarche au sein de certains cercles réputés proches du pouvoir. Mais le garant de la fortune publique, aura tout de même allègrement franchi le seuil de l’inacceptable en infligeant un contre-pied cinglant à son devoir régalien de protection de la fortune publique, lorsqu’à
travers le secrétaire général du ministère dont il a la charge, Urbain Noel Ebang Mve, il exempt de tout reproche celui-là même qui est sous le coup d’au moins deux procédures judiciaires initiées l’une par le ministère des Finances, sous Polycarpe Abah Abah, et l’autre par le ministère des Domaines et des Affaires foncières (Mindaf).

S’adressant au ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des sceaux, le 25 avril 2014, dans une correspondance ayant pour objet « Gestion et sauvegarde des patrimoines résiduels des ex-Oncpb, Onpc et Regifercam », il écrit: « J’ai l’honneur de vous faire connaitre que dans le cadre de la gestion et la sauvegarde des patrimoines résiduels des ex-Oncpb, Onpc et Regifercam, mon département ministériel n’a aucun grief à formuler contre le Cabinet conseil Atou, Monsieur Lazar Atou et ses préposés. » La suite sa correspondance du Minfi s’assimile à une réquisition pour un arrêt des poursuites. « Il se désiste par conséquent de toute action civile ou pénale, directement ou indirectement liée à la validité du mandat dudit cabinet, antérieurement engagée ou actuellement en cours au nom ou pour le compte du ministère des Finances qui collabore convenablement avec ledit cabinet auquel un mandat vient d’être accordé » écrit-il.

Cette correspondance pour le moins controversée du Minfi a remis au goût du jour un mandat d’amener dans lequel on reprochait à Lazare Atou d’avoir refusé de déférer à un mandat de comparution datant du 22 novembre 2007 décerné contre lui par le juge d’instruction n°3 du Tgi du Wouri.

Ledit mandat est alors lié une plainte du ministre des Finances portant sur des allégations de « détournements de derniers publics ». Notamment la braderie du patrimoine de l’Etat dans la gestion des actifs des ex Oncpb, Onpc et Regifercam. Plusieurs tentatives d’exécution de ce mandat d’amener s’étaient soldées par des échecs. Il est également fait état d’une deuxième procédure contre Me Atou initiée par le Mindaf qui, dans un communiqué en 2008 expliquait «qu'en sa qualité de gestionnaire du patrimoine de l'Etat, il a déposé plainte auprès des autorités judiciaires compétentes contre Me Atou et autres pour faux et usage de faux et détournement des derniers publics en coaction de détournement».

Le cabinet Atou avait été chargé par le ministère de l’économie et des finances le 18 mai 2006 d’une mission de « sauvegarde de gestion des actifs et le recouvrements des créances » de ces trois entreprises liquidées, mais ce mandat avait été retiré en 2007 par l’ancien ministre de l’Economie et des Finances, Polycarpe Abah Abah. A l’arrivée aux Finances du ministre Essimi Menye, le cabinet Atou, reçoit plutôt le soutien de Laurent Esso, à l'époque secrétaire générale à la présidence de la République. 

Dans une correspondance signée le 16 janvier 2008, il demande à l'ex-Minfi: «J'ai l'honneur de vous faire connaître que le président de la République vous demande de bien vouloir rapporter votre décision de suspendre le mandat du cabinet Atou dans la réalisation de sa mission de gestion et de préservation des actifs des liquidations de l'ex Oncpb, de l'ex Onpc et de l'ex Regifercam». 

La correspondance du Minfi le 25 avril 2014 au Minjustice, Laurent Esso, rentre-t-elle dans le même schéma d’usage des mécanismes institutionnels pour assurer protection à Lazare Atou ?

© Essingan : Fabiola Mendome

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