Lutte contre Boko Haram : Qui va commander ?
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Notre confrère le journal en ligne tchadien Al Widha, le Tchad veut commander la lutte contre Boko Haram à partir de Ndjamena. Cette prétention, si elle était avérée, viendrait en rajouter à la confusion qui s’est emparée des observateurs depuis l’arrivée des militaires tchadiens sur le territoire camerounais. Ces derniers sont venus avec quatre généraux dont deux au moins devraient rester pour l’opération. Parmi eux, un général de division et un au moins de brigade. Or, les deux opérations de l’armée camerounaise en cours dans le cadre de cette lutte, Emergence 4 pour l’armée de terre et Alpha pour le Bir sont commandées par des colonels.

Selon des militaires, il est inenvisageable ue l’un de ces deux officiers supérieurs soit désigné pour commander l’état-major de la coalition. « Il est prévu qu’un général de division camerounais soit nommé pour commander la coalition. Cela se fera en conformité avec des normes internationales notamment celles de l’Otan. Il doit avoir pour adjoint le général de division tchadien et le reste des postes de l’état-major seront distribués entre les différents pays qui vont composer cette coalition », tranche une source en général bien informée. Des actes que Yaoundé curieusement, retarde à prendre.

Peut-être que la partie camerounaise pense que, la taille du contingent tchadien et la puissance de feu qu’il promet de mettre à contribution (chars, avions supersoniques, hélicoptères d’attaque), lui autorise certains égards. « A la guerre ce qui compte c’est la puissance de feu, c’est celui qui a le feu qui commande », commente un militaire. Des considérations que les combattants tchadiens ne semblent pas attendre qu’on leur fasse. Le chef du contingent tchadien a déclaré à notre confrère Al Widha : « Vu notre arsenal et notre logistique, la mise hors d’état de nuire d’Aboubakar Chékaou (sic) et ses hommes sera pour nous, une balade de santé. Ils seront cueillis et neutralisés par mes hommes en une seule bouchée », a dit le général de division Ahmat Darry Bazine , alors que sa mission au sein de la coalition ne lui a pas encore été explicitement dévoilée.

Autre problème que soulève le confrère tchadien, la composition de la troupe : «Le Tchad a demandé aux autorités camerounaises de mettre sous son commandement des soldats bien entrainés et bien équipés, capables de résister au rythme de feu et de combat du Tchad, faute de quoi, que l'armée camerounaise se tienne à l'écart. Le Gouvernement camerounais semble hésiter encore quant aux méthodes du Tchad d'éradiquer le mal et mettre hors état de nuire la secte. Ce qui retarde, semble-t-il, le premier contact direct des tchadiens, très motivés, à aller au front. »

Les méthodes des militaires Tchadiens que réprouvent en général leurs homologues camerounais, ne seraient pas le moindre obstacle. « Ce sont des guerriers, ils ne sont pas réputés pour leur sens de la discipline, cela peut poser des problèmes sur le plan tactique mais, en tant que soldat nous avons appris à nous adapter à toutes les situations », tempère un militaire camerounais.

© Le Jour : Aziz Salatou

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