Boko Haram - Mobilisation : A qui profitent les retombées ?
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Pour le politologue Claude Abe, l’implication des Camerounais dans des causes nationales antérieures ont profité aux autres, ce qui justifierait leur faible implication.

Rares sont les partis politiques et les membres de la société civile qui se sont mobilisés réellement pour expliquer au peuple ce qu’est Boko Haram. Les actions concrètes ne sont pas visibles sur le terrain bien que l’intégrité territoriale de notre pays soit menacée. En dehors de Kah Wallah, présidente nationale du Cameroon People's Party (CPP) qui a rencontré les autorités administratives, traditionnelles et religieuses de la ville de Maroua dans la région de l'Extrême-Nord, du 17 au 24 août 2014, aucun autre parti politique ni un membre de la société civile ne n’y a effectué une descente rendue publique.

Au cours de cette visite «humanitaire», le Cpp reprochait alors au gouvernement de n'avoir pas pris la pleine mesure du problème. Selon Kah Wallah, «le véritable problème de Biya, c'est qu'il subit les évènements qui surviennent au Cameroun (…) Et quand bien même il est interpellé par ses citoyens sur des questions aussi graves que ce qui se produit en ce moment dans les régions septentrionales, il se conforte dans un mutisme inquiétant», analysait la transfuge du Sdf.

«C'est plus préoccupant qu'on ne pourrait s'imaginer. Toutes les activités sont en berne: l'administration à certaines zones frontalières est en sous-effectif, les populations peinent à vaquer à leurs fonctions», dénonçait-elle. Le Cpp suggère en autre l'implication effective de la population locale dans le renseignement permanent. Maurice Kamto a régulièrement donné l’avis de son parti politique. Le président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) a rendu public un communiqué dans lequel il se désolidarisait des accusations selon lesquelles la France et le Tchad seraient impliqués dans les conflits à l’Extrême-Nord. Une accusation assumée aussi par le député de son parti, Lazare Soup, au cours de la plénière consacrée à la secte islamique le 27 novembre 2014.

Joselyne Mbonga Ekosso, une étudiante attend des actions plus concrètes. Pour elle, l’idée de Kah Wallah est bonne mais reste isolée. D’après le socio-poliste Claude Abe, «la faible mobilisation des partis politiques et de la société civile se justifie par le fait qu’ils ne savent pas jusqu’à présent ce que c’est que Boko Haram. Ensuite, en se mobilisant, les gens se demandent quelles sont les retombées. Rappelez-vous que pendant la crise économique qui a secoué le Cameroun, on nous a demandé de serrer les ceintures ; nous l’avons fait mais après quelques-uns ont bénéficié des retombées. Ils doivent résoudre leurs problèmes.»

© Le Jour : Jean-Philippe Nguemeta

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